Se soigner avec des plantes

Claude-Marie Vadrot  • 10 février 2011 abonné·es

Que faire ?

Se poser des questions sur l’accumulation des molécules chimiques de synthèse proposées aux populations pour écarter les petits maux de la vie quotidienne. Molécules auxquelles nous faisons de plus en plus confiance parce qu’elles nous sont suggérées par la publicité et les artifices de la communication. Se demander aussi quelle peut être l’ampleur des bénéfices apportés par ces « médicaments » en vente libre quand on connaît le tarif des publicités, au minimum 10 000 euros les 30 secondes, qui les vantent chaque jour à la télévision. Se souvenir que, depuis des siècles, nos petits bobos et inconforts se soignent efficacement avec des plantes et que, si les herboristeries ont hélas disparu, c’est à cause d’un décret pris par le maréchal Pétain, qui les a supprimées en avril 1941 ; tout comme le diplôme permettant de les gérer avec compétence après des études sérieuses. Cela à la demande de l’Ordre des pharmaciens, créé en septembre 1941, car les apothicaires voyaient d’un mauvais œil s’affirmer une concurrence qu’ils voulaient éliminer. Une réussite puisqu’il est toujours interdit d’ouvrir une herboristerie, sauf à disposer de la caution d’un ou d’une herboriste nonagénaire. Ne jamais oublier que respirer une décoction de thym ou de romarin est aussi efficace et moins dangereux que d’avaler des capsules antirhume au chlorhydrate de pseudoéphédrine et au maléate de chlorphénamine. Mais ne surtout pas croire qu’il est possible de guérir par les plantes des maladies graves comme le cancer.

Pourquoi ?

Parce que les plantes les plus ordinaires contiennent des principes actifs qui peuvent soulager des rhumes, des rhumatismes, participer à la dissolution d’un calcul, à la baisse d’une fièvre, faciliter la circulation, soulager une hypertension artérielle ou encore aider le foie, comme l’extrait d’artichaut. Et la sève jaune de la chélidoine, que l’on trouve partout dans la campagne, peut être efficace contre les petites verrues, sans laisser de traces dans l’organisme – à condition d’éviter de les prendre dans des gélules, même si vous n’avez ni les connaissances ni le temps d’aller les cueillir à la fraîche, lorsqu’elles sont couvertes de rosée, comme le recommandent les herboristes. Et, enfin, parce qu’il n’existe guère de plus grand plaisir que de respirer (mieux) sous une serviette une décoction de serpolet sauvage ou de boire avant de (bien) dormir une infusion de menthe ou de tilleul. Même si toutes ces potions (presque) magiques n’ont jamais le droit de s’appeler « médicament ».

Comment ?

• En lisant le livre de Jean-Marie Pelt la Médecine par les plantes (Fayard, 1981).

• En fuyant comme la peste les charlatans et autres chamans exotiques qui vendent des produits à base de plantes sur Internet.

• En achetant des plantes séchées, des extraits ou des huiles essentielles dans les boutiques spécialisées en préférant ce qui est issu de l’agriculture biologique.

• À consulter : http://www.plantesmedicinales.org

Le geste utile
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