Le fantoche de l’Opéra

Luc Bondy à l’Odéon, Olivier Py à Avignon : deux nominations scandaleuses.

Gilles Costaz  • 28 avril 2011 abonné·es

Frédéric Mitterrand se croit ministre de la Culture. Grand bien lui fasse ! L’an dernier, il a appris en lisant Politis que ses services démantelaient le Théâtre de l’Est parisien – et il a entériné cette suppression d’un théâtre, en lui accordant une petite année de survie. Quant à la décision de remplacer brutalement Olivier Py à la direction de l’Odéon-Théâtre de l’Europe, le ministre a dû s’offrir le ridicule de dire à l’intéressé qu’il avait fait un « remarquable travail » tout en lui montrant la porte de sortie. Après l’effarante création d’un ministère de la Culture bis confié à Marin Karmitz – le Conseil pour la création artistique, dont une bonne partie des membres ont attribué à leurs propres sociétés ce pactole de subventions parallèle –, c’est à nouveau l’Elysée qui dicte la loi du prince.

Les deux nominations qui viennent d’intervenir pour le théâtre sont du même tabac. Un : on blackboule Olivier Py à la tête de l’Odéon, où il faisait merveille. On le remplace – à partir de 2012 – par un metteur en scène âgé, le Suisse Luc Bondy, astre de la scène européenne au talent un peu fatigué. Qui l’a imposé ? Très vraisemblablement l’épouse du président de la République, en raison des liens suivis entre Bondy et le clan Bruni-Tedeschi. Deux : pour consoler Olivier Py, on lui attribue dans la foulée la direction du festival d’Avignon, qui ne sera libérée qu’en 2014 ! Et les appels à candidature qui sont indispensables dans ce cas-là comme dans le précédent ? Frédéric Mitterrand est moins ministre de la Culture que fantoche de l’Opéra.

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