L’UMP éclate, pas la droite

En quittant le parti présidentiel, Jean-Louis Borloo et le Parti radical affaiblissent Sarkozy mais ne changent pas de camp.

Michel Soudais  • 14 avril 2011 abonné·es

Qui eût cru que l’UMP éclaterait au lendemain de banales élections cantonales ? Fragilisé par son échec aux régionales et l’impopularité préoccupante du chef de l’État, ébranlé par une succession d’« affaires » et un interminable remaniement, déstabilisé par l’extrême-droitisation des discours officiels sur la sécurité, les Roms et l’islam, l’UMP n’existe plus comme maison commune de la droite et du centre. L’annonce au cours de l’émission « À vous de juger » (France 2), jeudi 7 avril, du départ de Jean-Louis Borloo et du Parti radical, dont il est le président, marque la fin d’un rassemblement né en 2002.

Car ce départ, moins solitaire que celui de Dominique de Villepin, qui doit présenter ce jeudi son projet politique, a pour ambition « d’organiser l’aile sociale, l’aile humaniste de la majorité » , a expliqué l’ancien ministre de l’Écologie, citant les centristes du Nouveau Centre, les gaullistes sociaux, la gauche moderne et les écologistes. Cette « alliance républicaine, écologiste et sociale » , qui ne pourra naître qu’après le congrès du Parti radical, les 14 et 15 mai, « va participer à tous les débats et avoir des candidats aux élections » , a-t-il expliqué, précisant qu’elle a « évidemment ­vocation à avoir un candidat à la présidentielle » qui sera « une alternative au PS et une alternative à l’UMP » .

Si cette nouvelle confédération des centres affaiblit l’UMP, en cherchant à instaurer en 2012 un nouveau rapport de force au sein de la droite, elle peut aussi permettre à celle-ci de mieux ratisser l’électorat. Jean-Louis Borloo, numéro 2 du gouvernement pendant trois ans et demi, n’a pas subitement changé de camp. Le sien, « c’est le centre droit » , insiste-t-il, tout en se disant persuadé de pouvoir « rassembler une partie de la gauche » .

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