Que faisaient-ils en 1981 ?

Ivan du Roy  • 5 mai 2011 abonné·es

En 1981, les étudiants en sciences économiques à Nanterre découvrent un nouveau maître de conférence : Dominique Strauss-Kahn, recalé de l’ENA quatre ans plus tôt. Le prof trentenaire commence alors à travailler à son premier bouquin, l’Épargne et la retraite , avec son assistant, un certain Denis Kessler, futur vice-président du Medef. De son côté, Martine Aubry, jeune haut fonctionnaire au ministère des Affaires sociales, milite à la CFDT et enseigne à l’ENA. François Hollande en est sorti un an plus tôt, aux côtés de Ségolène Royal et de Dominique de Villepin, qui intègre le Quai d’Orsay.
Tout nouvel adhérent du PS, Hollande se présente aux législatives en Corrèze face à Jacques Chirac, qui l’emporte haut la main. Celui qui a animé le comité de soutien des jeunes à Chirac durant la campagne présidentielle se nomme Nicolas Sarkozy. À 26 ans, il est déjà élu conseiller municipal RPR de Neuilly. Des activités qui semblent nuire à la réussite de son cursus à Sciences-Po, dont il sort sans diplôme.

Jean-Luc Mélenchon est adhérent du PS depuis quatre ans, après avoir été militant d’extrême gauche à Lons-le-Saunier, dans le Jura (il y a obtenu 60 % des voix… aux élections du Crous de 1977). Il vient de rejoindre la Région parisienne et le cabinet du maire de Massy. Olivier Besancenot est encore à l’école primaire. Peut-être regarde-t-il à la télévision « Les Visiteurs du mercredi », une émission pour enfants où un certain Nicolas Hulot fait ses premiers pas d’animateur. Eva Joly entame sa carrière de magistrate à Orléans.

Catholique et non-violent, François Bayrou envisage de se présenter aux élections cantonales en Pyrénées-Atlantiques. Quant à Jean-Louis Borloo, il devient l’un des avocats d’affaires parisiens les plus en vue, et conseille, entre autres, Bernard Tapie. Marine Le Pen est encore élève à Saint-Cloud – elle a 13 ans – au lycée Florent-Schmitt, du nom d’un compositeur français favorable à la collaboration avec l’Allemagne nazie (le lycée sera plus tard rebaptisé Alexandre-Dumas). Amusant, non ?

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En finir avec Mitterrand
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