Nucléaire, nein danke !

Revenant sur une précédente décision, Angela Merkel vient d’annoncer la fermeture des centrales nucléaires du pays pour 2022.

Patrick Piro  • 2 juin 2011 abonné·es

La Suisse annonçait la semaine dernière sa sortie du nucléaire pour 2034 : ses 5 réacteurs (près de 40 % de son électricité) ne seront pas remplacés. Choix énergétique majeur, mais peu commenté en comparaison de la décision similaire prise par Angela Merckel dimanche dernier : en 2022, fermeront les dernières des 17 centrales allemandes (près de 30 % de l’électricité du pays). Depuis Fukushima, et la levée de boucliers massive de l’opinion contre le nucléaire, la chancelière a compris qu’elle devait faire volte-face pour sauver sa tête : fin 2010, elle avait entrepris, pour donner satisfaction aux énergéticiens, de démanteler l’accord Sociaux-démocrates/Verts de 2000 qui planifiait la sortie du nucléaire de l’Allemagne pour 2020.

Angela Merckel renonce aussi par avance aux importations d’électricité nucléaire (de France) : le pays s’en sortira en priorisant les économies d’énergie (10 % de gain en 2020) et un déploiement accéléré des renouvelables (principalement des éoliennes en mer), qui fourniraient 35 % de l’électricité en 2020 – un doublement. Cela ne suffira pas. L’Allemagne construira des centrales à gaz performantes, moins émettrices de CO2 que le charbon, l’autre épine énergétique du pays : il couvre 45 % de la demande électrique. Aux industriels inquiets, la chancelière affirme qu’ils ne subiront pas de coupures. Elle dispose en tout cas d’un large soutien politique de ses opposants sociaux-démocrates et écologistes. Et l’approbation de Martine Aubry : saluant la méthode, elle se rapproche un peu plus des exigences d’Europe Écologie-Les Verts sur la route de 2012.

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