Parutions

Politis  • 14 juillet 2011 abonné·es

Printemps arabes. Comprendre 
les révolutions en marche 


Revue Mouvements, n° 66, été 2011, La Découverte, 160 p., 15 euros.


Les révolutions contre les tyrannies en Afrique du Nord ou au Moyen-Orient sont-elles l’annonce d’un « nouveau commencement, voire une revisite de l’histoire récente ou des mémoires de la domination »  ? C’est ce que montrent sans conteste les nombreux auteurs originaires des deux bords de la Méditerranée réunis pour cette livraison exceptionnelle et ô combien passionnante de la revue Mouvements, coordonnée par Agnès Deboulet et Dimitri Nicolaïdis. Toujours en cours pour certaines et/ou écrasées par une répression sanglante (on pense évidemment à la Syrie et à ses milliers de morts), victorieuses mais encore incertaines sur leurs débouchés effectifs (Tunisie, Égypte, Yémen) ou s’étant transformées en véritable guerre civile (Libye), ces révolutions « en marche » sont analysées sous différents angles. Rôle des syndicats, des partis politiques d’opposition (jadis ou toujours) interdits, des organisations islamistes, mouvements dans la société civile, crise des leaderships autoritaires, place des femmes, tous ces points sont développés selon les contextes nationaux, sans oublier les conséquences sur le reste du monde…



Le Terrorisme. 
Un concept piégé 


Frédéric Neyrat, éditions Ère, 224 p., 17 euros.


L’historienne Madeleine Rebérioux, spécialiste de Jaurès et d’une période marquée par les attentats anarchistes contre les institutions et représentants de la IIIe République, le disait souvent : le terrorisme est un concept difficile à manier et surtout sujet à toutes les manipulations. Pour le philosophe Frédéric Neyrat, dans cet ouvrage pointu, il s’agit en effet d’un « concept piégé », utilisé en vue de « l’installation d’une police préventive », mais qui relève aussi des « sociétés soumises à l’illimitation des pouvoirs souverains de la destruction comme à la prolifération globale des risques ». Un bon moyen donc de « gouverner par la peur », méthode qui a fait ses preuves mais qu’il est « toujours aussi nécessaire de contester ». C’est l’objet de cet ouvrage à contre-courant, qui s’attache à revisiter l’histoire du terrorisme à travers les époques et les continents, des anarchistes aux organisations armées islamistes, de la Terreur de 1973 à la RAF allemande. Mais aussi les théories de Carl Schmitt, Lénine ou Appujarai, qui permettent à l’auteur d’explorer les multiples sens du terme « terrorisme ».



Presse parallèle. 
La contre-culture 
en France dans les années soixante-dix 


Steven Jezo-Vannier, 
éd. Le Mot et le reste, 304 p. (30 illustrations), 23 euros.


Entre beau livre et essai historique, l’ouvrage retrace l’effervescence de la contre-culture en France dans le sillage de Mai 68, au travers des nombreuses publications de l’époque, marquée par une grande inventivité, autant du point de vue graphique que théorique et satirique. Écologie, féminisme, (homo)sexualités, contestation dans le domaine de la santé, de la psychiatrie, des prisons, de la justice, ces thèmes apparaissent au fil des pages de titres restés célèbres : Action, Le torchon brûle, Hara-Kiri, Siné Massacre, la Gueule ouverte, Tout !, l’Idiot international, Actuel, l’Écho des savanes … Souvenirs, souvenirs !

Idées
Temps de lecture : 3 minutes