Un krach sanitaire

La pauvreté et le mal-logement font flamber les épidémies, selon le rapport annuel de Médecins du monde.

Ingrid Merckx  • 13 octobre 2011 abonné·es

Les maladies de la pauvreté flambent, la tuberculose notamment. Le 28 septembre, une campagne de dépistage a démarré dans le quartier du Chêne-Pointu à Clichy-sous-Bois (93). Dans cette copropriété dégradée abritant près de 5 000 ­habitants, 23 cas de tuberculose ont été déclarés en six mois, dont la moitié concernant des enfants, et une quarantaine de personnes auraient contracté la maladie sans en avoir encore les symptômes.

Cela fait des années que le maire (PS) de la ville, Claude Dilain, médecin, alerte les pouvoirs publics. « La tuberculose, c’est une maladie de la pauvreté, du mal-logement , rappelle Jeanine Rochefort, responsable du Centre d’accueil, de soins et d’orientation (Caso) de Saint-Denis, dans le rapport sur l’accès aux soins des plus démunis que publie Médecins du monde ce 13 octobre. Nous pouvons tous être porteurs du bacille de la tuberculose, mais dans des conditions d’hygiène normales, il restera au repos. »

L’épidémie de rougeole qui frappe actuellement l’ensemble de la population, avec plus de 20 000 cas déclarés entre début 2008 et juin 2010, sévit plus violemment chez les précaires. Saturnisme, coqueluche, gale et hépatite A profitent aussi de l’insalubrité.

Médecins du monde, qui déclare 10 % de consultations supplémentaires entre 2008 et 2010, a observé une « dégradation significative des conditions de vie des personnes rencontrées »  : 48 % vivent dans un logement précaire, 13 % sont sans domicile fixe, 8 % des femmes enceintes et 9 % des mineurs à la rue.

Société Santé
Temps de lecture : 1 minute