Une prof de maths s’immole à Béziers

Un drame qui relance le débat sur l’enseignement.

Ingrid Merckx  • 20 octobre 2011 abonné·es

Pour que l’école ne devienne pas France Télécom… C’est plus qu’un appel, c’est un cri que lance le monde de l’Éducation à la suite du suicide de cette professeure de mathématiques de 44 ans qui s’est immolée par le feu dans son lycée de Béziers.

Le 13 octobre, à l’heure de la récréation, elle s’est aspergée d’essence puis, en flammes, a traversé le préau après avoir crié à l’adresse des élèves : « Je le fais pour vous ! » Certains ont tenté de lui venir en aide, mais, brûlée au 3e degré, elle n’a pas survécu à ses blessures. « Nous sommes tous bouleversés, voire traumatisés , ont déclaré les enseignants de l’établissement Jean-Moulin. Nous sommes en AG depuis deux jours et avons refusé d’accueillir les élèves en classe, et décidé une grève illimitée jusqu’à ce que les responsabilités soient établies. »

En plein malaise de l’Éducation nationale, la communication autour de ce drame pose question. Cette enseignante était-elle effectivement « fragile » , « médicalement suivie » , de retour d’une dépression ?, comme l’a précisé le ministre Luc Chatel, esquivant le lien entre son geste et son activité professionnelle. Était-elle en conflit avec certains de ses élèves ? « Un fait demeure : elle s’est tuée sur son lieu de travail » , soulignent ses collègues, et non à son domicile, ce qui, selon eux, en fait un acte symbolique et signifiant.
Nombre de syndicats enseignants, dont SUD et le Snes, réclament « le temps de débat » dans les établissements dès la rentrée de Toussaint pour évoquer problèmes et conditions de travail.

Société
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