Zuccotti Park, l’autre monde

L’épicentre d’Occupy Wall Street est une place publique de Manhattan, transformée en campement et en forum démocratique à ciel ouvert.

Alexis Buisson  • 27 octobre 2011 abonné·es

Une nouvelle démocratie est née… dans le sud de Manhattan. En un mois, la poignée de manifestants à l’origine du mouvement Occupy Wall Street a transformé Zuccotti Park, une minuscule place publique entre Wall Street et Ground Zero, en village altermondialiste. Plusieurs centaines de personnes y ont installé tentes et sacs de couchage. Au centre, une cuisine animée par des volontaires sert des repas. Un centre d’information, bardé d’ordinateurs portables connectés aux réseaux sociaux, un stand de recrutement et même une bibliothèque communautaire, où l’on trouve des ouvrages de Marx et d’Orwell, complètent le campement.

L’expérience de Zuccotti Park est loin d’être anodine : elle montre aux New-Yorkais et aux touristes qu’un autre monde est possible. Il n’est pas rare de voir un groupe de personnes débattre entre les toiles cirées et les sacs de couchage qui jonchent le sol. Certains se saisissent ponctuellement d’une guitare ou d’un tambour pour rendre l’attente plus agréable. Les journées sont ponctuées d’assemblées générales à ciel ouvert. Comme les mégaphones sont interdits, les manifestants répètent à voix haute les paroles des intervenants pour les rendre audibles de tous. Chacun intervient, approuve, désapprouve grâce à un langage de signes spécifiques.

Les manifestants se sont fait une place dans le quartier, après avoir été menacés d’expulsion mi-octobre pour raisons sanitaires. Les effectifs n’ont cessé de croître et de s’organiser en groupes de travail. Un d’eux s’occupe de nouer des partenariats avec les commerçants locaux. Un autre de lever des fonds. Récemment, les manifestants ont mis en place une hotline pour associer les locaux à leurs griefs. « Quand je passais devant le parc il y a un mois, il n’y avait presque personne. C’est impressionnant de voir l’ampleur qu’a pris le mouvement » , commente Karanja Gacuca, un de ses porte-parole.

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