Les Roms, citoyens de seconde zone

Les associations d’aide à la communauté Rom se sont réunies mardi à Bobigny afin de protester contre le harcèlement permanent dont elle est victime, trois mois après l’affrètement d’un tramway pour évacuer un camp à Saint-Denis.

Matthieu Balu  • 29 novembre 2011
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Les Roms, citoyens de seconde zone
© Photo : AFP / Miguel Medina

Ils étaient une soixantaine, réunis au pied de la préfecture de Seine-Saint-Denis, mardi 29 novembre. Ensemble pour dénoncer les conditions d’existence des Roms en France, familles et responsables associatifs ont réclamé que cesse le harcèlement à l’encontre de la communauté : « Les Roms servent de variable d’ajustement à la politique du chiffre du ministère de l’intérieur du gouvernement : citoyens européens, il constituent de 50 à 60% du chiffre des expulsions dont se vante notre ministre de l’intérieur  », a rappelé Jean-Michel Delarbre, de la Ligue des Droits de l’Homme du 93. 

Estimés à 2300 par la préfecture, les Roms de Seine-Saint-Denis n’ont cessé de voir les mesures d’éloignement s’intensifier depuis le discours de Grenoble prononcé par Nicolas Sarkozy le 30 juillet 2010 . «  L’utilisation en août dernier et dans notre département d’un tramway comme “panier à salade”, pour les éloigner d’un campement, est un bon exemple de la violence de la politique actuelle  », ajoute Jean-Michel Delarbre.

Régime transitoire

À la racine de cette extrême précarité, l’obligation pour les Roms, après trois mois passés sur le territoire français, de justifier d’un certain montant de ressources. Une situation due au régime transitoire qui continue d’être appliqué depuis l’entrée de la Roumanie dans l’Union Européenne, en 2007. «  Il faut en terminer avec le régime transitoire, dès maintenant » , réclame la sénatrice EELV Aline Archimbaud, venue soutenir les manifestants, et permettre enfin aux Roms d’être des citoyens européens comme les autres. C’est essentiel pour qu’ils puissent avoir accès à un emploi ou une formation.  » Pour cela, le groupe Vert a entamé la rédaction d’une proposition de loi, qui devrait être voté «  par le prochain parlement  », précise la sénatrice. « Quand il aura basculé à gauche ! » .

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