À flux détendu

Christophe Kantcheff  • 2 février 2012 abonné·es

Ce n’est pas parce qu’un auteur se montre habile dans la communication sur lui-même qu’il faut forcément ignorer ce qu’il fait. Frédéric Martel est ainsi. Sur la quatrième page de son dernier livre, J’aime pas le sarkozysme culturel (Flammarion, 230 p., 14 euros), on lit cette présentation : « Frédéric Martel est chercheur et journaliste. Il anime l’émission de radio de référence sur les médias et les industries créatives. Son dernier essai, Mainstream. Enquête sur la guerre globale de la culture et des médias, est un best-seller international traduit dans une vingtaine de pays. » Fichtre.

Frédéric Martel aime aussi à envoyer des mails à des « undisclosed-recipients » ( « destinataires non dévoilés » ) – dont je suis – pour les informer, par exemple, que son livre « fait l’objet de nombreux articles et émissions et suscite de nombreux débats » . À ce propos, J’aime pas le sarkozysme culturel se prolonge sur un blog, www.sarkozysmeculturel.com, et sur Twitter, @martelf et #sarkozysmeculturel, où, notamment, l’auteur retweete les messages qui concernent son ouvrage ou reproduit, en toute modestie, des twittos du genre : « J’aime pas le sarkozysme culturel, de @martelf : même sérieux des infos et même ton divertissant que dans Mainstream. »

Bref, tout ça ressemble à s’y méprendre à une véritable PME d’autopromotion. Rien de plus banal au temps d’Internet et des réseaux sociaux. Il faut admettre que Frédéric Martel sait y faire, et qu’il œuvre tous azimuts.

Mais, comme dit plus haut, ce n’est pas parce qu’un auteur se montre habile dans la communication sur lui-même qu’il faut forcément ignorer ce qu’il fait. Alors, qu’est-ce qu’il en est de ce livre, J’aime pas le sarkozysme culturel ? C’est ballot : avec tout ça, je n’ai plus de place pour en parler.

Culture
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