Éviter les canulars d’Internet

Jérémie Sieffert  • 9 février 2012 abonné·es

Que faire?

Faire du pop-corn à l’aide d’un téléphone portable, soigner une brûlure avec du blanc d’œuf, recevoir un satellite russe sur la tête ? Ce sont là quelques exemples de « hoax » (blagues, rumeurs) qui circulent en permanence sur le Net et se diffusent de manière virale, via mails et réseaux sociaux. Face à une info douteuse, le premier réflexe est de la soumettre à des pros de la vérification, dont les principaux sont Hoaxbuster et Hoaxkiller. Il suffit pour cela de copier-coller tout ou partie du message douteux dans les moteurs de recherche de ces sites. Soit le hoax est répertorié et l’on accède à un article détaillé, soit la recherche ne donne rien, et l’équipe de rédaction ou les membres des forums feront le travail, par exemple en appelant les individus ou les institutions concernés, ou en interrogeant des experts. On peut aussi mettre la main à la pâte.

Pourquoi?

Avec Internet, la force des rumeurs de toutes sortes est décuplée. Avec parfois, à la clé, des événements de psychose collective. Car au-delà de ces bébés chats prétendument élevés dans des bocaux, à l’instar des bonzaïs japonais, et qui ont ému pas mal d’amis des bêtes, certains hoax sont difficiles à déconstruire et peuvent avoir des effets durables sur l’opinion. On pense bien sûr aux théories du complot, et en particulier à la thèse d’une responsabilité américaine dans les attentats du 11 Septembre. Plusieurs sites, dont Rue89 et Conspiracy Watch, ont contribué à répondre aux arguments de la célèbre vidéo « Loose Change » ou aux élucubrations de Thierry Meyssan.

Plus proche de nous, des milliers de lycéens se sont mis en « grève » en septembre dernier dans le nord de la France à la suite d’une rumeur sur la suppression d’un mois de vacances. En novembre, l’Institut pour la justice a récolté des dizaines de milliers de signatures pour une justice pénale plus sévère et expéditive en s’appuyant sur le témoignage bouleversant d’un ancien policier dont le fils avait été assassiné. Une manipulation dénoncée notamment sur le blog de Maître Eolas.

Ces exemples montrent la difficulté de démêler le vrai du faux. Car le bon hoax prend soin d’instiller des éléments véridiques pour se donner du crédit. Ainsi, le « témoin » de l’Institut pour la justice existe réellement, seule l’instrumentalisation politique était contestable. La rumeur qui a fait réagir les lycéens s’appuyait sur les recommandations bien réelles du Comité de pilotage sur les rythmes scolaires. Et les pires âneries sont rarement dépourvues de tout argument scientifique.

Enfin, certaines infos ont l’apparence du hoax sans en être. La vidéo terrifiante d’une petite fille chinoise écrasée par un camion en octobre dernier était, par exemple, authentique. D’où l’importance de la vérification.

Comment?

-hoaxbuster.com, hoaxkiller.com recensent tous les canulars du Net.

-Conspiracywatch.info répertorie toutes les théories du complot dans les médias.

Le geste utile
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