Le plan de la Ligue arabe devant l’ONU

Un projet de résolution devait demander, mardi, le départ de Bachar Al-Assad.

Denis Sieffert  • 2 février 2012 abonné·es

Les chefs des diplomaties américaine, française et britannique devaient se rendre mardi au siège de l’ONU à New York pour appuyer un projet de résolution entérinant le plan de la Ligue arabe pour la Syrie. Ce plan prévoit la fin des violences et le transfert des pouvoirs de Bachar Al-Assad à son vice-président avant l’ouverture de négociations avec l’opposition.

Un changement qui, évidemment, ne modifierait pas la nature du pouvoir syrien, mais qui permettrait à l’opposition, qui pose comme condition le départ de Bachar al-Assad, d’accepter de négocier. Les deux principaux dirigeants, Burhan Ghalioum, président du Conseil national syrien, et Hassan Abdel Azim, chef du Comité de coordination pour le changement national et démocratique, ont l’un et l’autre réaffirmé cette exigence lundi.
Quoi qu’il en soit, le principal obstacle à l’adoption de la résolution reste l’opposition de la Russie et de la Chine. Lundi, au moins 53 personnes, dont 35 civils, ont péri à travers le pays, selon l’Observatoire syrien des droits de l’homme. Au total, le bilan s’élèverait à plus de 5 400 morts depuis le début du soulèvement, en mars 2011.

Par ailleurs, le journaliste du Figaro Georges Malbrunot a fait état de « révélations en provenance de Syrie […] transmises à la Ligue arabe » concernant la mort, le 11 janvier à Homs, du reporter de France 2 Gilles Jacquier. Malbrunot rapporte que « quelques heures après l’attaque qui a provoqué la mort de Gilles Jacquier, un dirigeant d’une organisation des droits de l’homme de Homs a confié à un responsable de l’opposition syrienne en France que ce drame était en réalité “une grosse ânerie” des insurgés. » Un responsable de la Ligue arabe a indiqué au Figaro qu’ « une bavure a été commise par l’Armée syrienne libre (ASL) » . Selon cette source, « l’ASL a été poussée à la faute par les miliciens pro-Assad qui défiaient ses hommes depuis plusieurs jours »  [^2].

[^2]: Nous avons publié la semaine dernière le témoignage du journaliste Jacques Duplessy, qui était au côté de Gilles Jacquier au moment de sa mort. Sans exclure l’hypothèse d’une « bavure » de l’opposition, il trouvait suspecte la façon dont le groupe de journalistes avait été amené à cet endroit, puis abandonné par ceux qui avaient la charge de les protéger. Son récit n’est dicté par aucune considération idéologique et il garde toute sa valeur. Nous nous devions cependant de rapporter les informations de Georges Malbrunot, professionnel lui aussi digne de foi.

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