Malaise au Crédit mutuel

Les salariés du groupe bancaire de l’économie sociale dénoncent la dégradation de leurs conditions de travail.

Elodie Corvée  • 9 février 2012 abonné·es

Les salariés du groupe Crédit mutuel-CIC en ont ras-le-bol. Ils l’ont fait savoir le 31 janvier, devant le siège de la principale fédération du groupe, à Strasbourg. Ils étaient plus de 1 000 à répondre à l’appel à manifester des syndicats pour demander une augmentation des salaires (2,9 %) et une amélioration des conditions de travail
Ce mouvement, plutôt rare dans cette banque de l’économie sociale, pointe les exigences économiques imposées par la hiérarchie, sources de mal-être pour des employés confrontés à des objectifs irréalisables.

« Les conditions de travail se sont dégradées quand on est passé aux 35 heures. On doit faire autant avec moins de temps. À cela, s’ajoutent des campagnes commerciales qui se chevauchent avec le même objectif : vendre, vendre et vendre » , explique Jean-Claude Martinez, délégué FO. Thierry Haag, délégué CFDT, dénonce des méthodes « à la japonaise »  : « En réunion publique, on demande à tel employé pourquoi il n’a vendu qu’un compte épargne alors que le collègue en a vendu trois. »

Résultat, des salariés qui vont mal : « De plus en plus partent en congé maladie, pour des périodes de plus en plus longues » , observe Thierry Haag, qui déplore le « désengagement de la Sécurité sociale » . « Avant, les salariés étaient pris en charge pendant trois ans et pouvaient être déclarés invalides. Maintenant, la Sécurité sociale les remet au travail. » Ils sont alors repérés par les médecins du travail, classés inaptes, et licenciés…

Les représentants syndicaux ont été reçus le 31 janvier par le président du Crédit mutuel, Michel Lucas, qui refuse d’aller au-delà d’une augmentation salariale de 1,2 %, « Pour la crise, il faut dépenser moins » , tels auraient été ses propos, selon Daniel Spitz, délégué FO. « On se vante pourtant d’avoir le meilleur ratio » , rétorque Jean-Claude Martinez.
La grève a été reconduite à l’issue de cette réunion. Prochaine journée de mobilisation : le 7 février.

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