Faire germer ses graines à la maison

Patrick Piro  • 12 avril 2012 abonné·es

Que faire ?

Julie, satisfaite : « Carole, je me suis permis de donner un coup dans ta cuisine ! Y’en avait besoin… J’ai balancé un petit tas de lentilles oubliées dans un coin, ça avait poussé… »

– Quoi ? Mes graines germées ?

– Meuh non, c’est une blague ! En fait, j’en ai goûté une : délicieux, j’ai tout fini ! C’était quoi ?

– Ah bravo ! Il y avait de l’alphalpha, du fenugrec et du chou rouge. Bon, je passe l’éponge si tu m’en refais une fournée. Je te montre…
Il existe des dizaines de variétés de graines à faire germer chez soi : céréales, légumineuses, légumes, condiments… 

Tu les fais tremper dans l’eau (du robinet) pendant une demi-journée, pour “lever la dormance” du germe. Égoutte, et place-les (une variété à la fois) dans un bocal fermé par une gaze tendue et maintenue par un élastique. Deux fois par jour, un petit rinçage (à travers la gaze), et installe le bocal dans un endroit tiède, protégé de la lumière directe, ouverture inclinée vers le bas : le surplus d’eau s’écoule par la gaze, les graines restent humides. Les pousses sortent deux ou trois jours plus tard. Tu peux consommer les graines germées au bout de quatre à six jours, selon la variété.
La récolte se conserve plusieurs jours dans une boîte au réfrigérateur. J’en assaisonne la salade, j’en glisse dans un sandwich, n’importe où…
Tu préféreras peut-être des germoirs du commerce, très pratiques : ils sont composés de petits bacs superposables et finement percés où l’on place les graines : de quoi organiser une production en continu – un étage par jour, par exemple – et diversifiée – une variété par bac, du doux, du piquant, du croquant…

Pourquoi ?

Les graines, en début de germination, comportent une quantité considérable de vitamines, de minéraux, de protéines : c’est un aliment d’une très grande valeur nutritive, très digeste, à consommer de préférence cru pour en conserver toutes les vertus.
Je devance ta question, Julie : les risques d’intoxication… L’an dernier, un atelier allemand de production de graines germées (bios) a connu un épisode de contamination par une bactérie mortelle. Cependant, il a été blanchi, et rien ne permet d’incriminer ce type de culture, de tradition millénaire en Asie. La bactérie est probablement apparue dans un élevage intensif, puis transportée par le fumier ou l’eau. Quelques précautions, donc : bien laver les graines (le trempage fait office), ses mains, son germoir après chaque utilisation ; rincer et égoutter les graines germées après récolte, et manger avant fanaison.

Comment ?

  • Les graines se trouvent facilement dans les boutiques bios (c’est aussi une garantie sanitaire), à un prix très modique.

  • Il faut compter une vingtaine d’euros pour un germoir à bacs.

  • De nombreux sites détaillent le mode opératoire principal, ses variantes,
    et livrent des tableaux de durée de germination (mais l’œil suffit).
    www.questmachine.org (chercher « graines germées ») est assez complet.

Le geste utile
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