Législatives : les gauches divisées face au FN

Pas de candidatures uniques à gauche dans nombre de circonscriptions.

Michel Soudais  • 24 mai 2012 abonné·es

Éviter que les électeurs de gauche se retrouvent au deuxième tour à devoir choisir entre un candidat de droite et un candidat d’extrême droite, toutes les formations de gauche étaient pour. Elles connaissaient la solution : dans une cinquantaine de circonscriptions où ce risque existe, des candidatures uniques de la gauche étaient nécessaires afin d’avoir la certitude d’obtenir au moins les suffrages de 12,5 % des inscrits pour se maintenir au second tour. Aucun accord pourtant n’a pu être trouvé entre, d’un côté, les socialistes, EELV et les radicaux de gauche, et, de l’autre, les composantes du Front de gauche. Depuis, chacun renvoie sur son voisin la responsabilité de l’échec.
Pour Martine Aubry, « la responsabilité dépend » du Front de gauche et des « désaccords » entre le PCF et le Parti de gauche (PG), précisant que « le travail a été mené avec le Parti communiste dans de très bonnes conditions, un très bon climat ».

« Le bon PCF et le méchant PG, c’est la belle histoire que veut raconter le PS depuis le début en tentant de nous diviser », réplique Éric Coquerel. Tout en annonçant le retrait des candidats de son parti dans deux circonscriptions, la 7e de Moselle et la 1re de l’Aube, sans « contrepartie », le secrétaire national aux relations extérieures du PG souligne que ce dernier demandait « une circonscription gagnable dans cet accord. Ça nous a toujours été refusé, quelle que soit la proposition que nous faisions. À partir de là, ce n’est plus un accord, c’est un diktat ».

Alors que le PG avait proposé, dès novembre, d’ouvrir les discussions sur toutes ces circonscriptions à risque, les négociations n’ont commencé que le 24 avril, après intervention de François Hollande auprès de la direction du PS. Martine Aubry, accuse Jean-Luc Mélenchon, « est venue en traînant les pieds, et a tout fait pour que ça ne marche pas ».

Le président du PRG, Jean-Michel Baylet, regrette pareillement que « l’attitude hégémonique du PS » n’ait pas permis de « présenter des candidatures uniques là où c’est nécessaire ».

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