Londres on the beat

Une histoire des mouvements underground anglais.

Éric Tandy  • 10 mai 2012 abonné·es

En 1965, Barry Miles, libraire londonien féru de poésie beat, fait venir Allen Ginsberg pour une lecture. Deux ans après, il organise un concert de Pink Floyd et de Soft Machine, qui débutent alors, les bénéfices de la soirée servant à financer IT, le premier journal de la presse alternative britannique, vendu à la criée dans les rues du Swingin’ London.

Il est donc assez logique qu’une partie de son livre, Ici Londres !, évoque l’effervescence des années 1960 dans la capitale britannique, quand la contre-culture, les innovations musicales psychédéliques et l’activisme de quelques-uns se rejoignaient. Un paragraphe est, par exemple, consacré à Release, une organisation de bénévoles, au départ montée pour fournir une aide juridique aux jeunes ayant des problèmes avec la police, et qui par la suite s’occupa aussi des sans-abri et de planning familial.

Ce qui fait tout l’intérêt du livre (sous-titré Une histoire de l’underground londonien depuis 1945), c’est que son auteur nous explique comment tous les mouvements esthétiques, littéraires et musicaux qui ont agité la capitale britannique sont intimement liés. Les lectures de poésie ont ainsi inspiré la naissance d’une scène musicale alternative underground qui déboucha ensuite sur le psychédélisme, puis, par réaction, engendra le punk.
Pour Barry Miles, ce sont les années Thatcher qui marquèrent la fin de l’art « non commercial » à Londres. C’est d’ailleurs à ce moment-là que beaucoup de ceux qui jouèrent un rôle créatif essentiel dans les sixties quittèrent l’Angleterre.

Culture
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