Pollution : l’atmosphère s’épaissit

En provenance de Chine et d’Inde, un nuage brun de gaz carbonique passe régulièrement au-dessus de l’Europe.

Claude-Marie Vadrot  • 21 juin 2012 abonné·es

Il s’épaissit année après année. Le nuage brun qui survole périodiquement l’Amérique et l’Europe, bien qu’invisible, n’en est pas moins menaçant. Il provient essentiellement d’usines en Chine et en Inde, et ses effets potentiels sur le climat et la santé seront discrètement évoqués à Rio.

Discrètement, car la pollution est beaucoup moins à l’ordre du jour que le « business vert », qui s’annonce prometteur pour les multinationales. Et aussi parce que ce nuage illustre les désaccords et les frictions qui se poursuivent en coulisses entre pays du Nord et pays du Sud. Ceux-ci ne manquent jamais de rappeler que les nations occidentales profitent de la production des industries installées sur leur sol, qui les polluent en premier, eux, pays moins riches. Ils rappellent ensuite que les Occidentaux n’ont qu’à cesser de leur livrer des usines aussi polluantes. Une polémique qui se poursuit depuis la première conférence mondiale sur l’environnement de Stockholm en 1972.

Cette pollution des haute et très haute atmosphères est surveillée par les satellites : deux millions de m3 de gaz carbonique contribuant au réchauffement climatique et surtout des particules qui entraînent un obscurcissement pouvant induire d’ici à 2020 une augmentation de 0,4 °C de la température moyenne des États-Unis, de l’Amérique latine et de l’Europe. L’épaisseur de ce nuage, expliquent les experts de la Nasa, aurait doublé depuis le début du XXIe siècle. Leurs scénarios envisagent un rythme d’épaississement de 600 % d’ici à 2024.

Écologie
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