Hôpital : Une semaine pour peser

La mobilisation pour sauver la Sécurité sociale et l’hôpital public s’organise, alors que le gouvernement a dévoilé un budget insuffisant.

Pauline Graulle  • 4 octobre 2012 abonné·es

Le président de la République n’a pas fait de la santé une priorité budgétaire de son quinquennat ? « Notre santé en danger » entend bien lui rappeler qu’elle en est une pour les Français. Le collectif, regroupant professionnels, syndicats, politiques et patients, organise des actions toute la semaine et une manifestation nationale le 6 octobre à Paris.

Entre les dizaines de milliers d’emplois supprimés à l’hôpital, le reste-à-charge croissant pour les patients ou la progression des déserts médicaux, les sujets d’inquiétude ne manquent pas. Ils ne changent pas non plus. Lundi, l’annonce par Marisol Touraine d’un Projet de loi de financement de la Sécurité sociale (PLFSS) prévoyant une progression de 2,7 % de l’Objectif national des dépenses d’assurance maladie (Ondam) – au lieu des 3 % promis par Hollande, et alors que la hausse tendancielle est en réalité de 4 % – donnait ainsi des raisons de penser que la gauche ne fera guère mieux que la droite. « Les mots de ce gouvernement sont plus rassurants que ceux du précédent, mais l’étranglement budgétaire empêchera toute avancée, estime Françoise Nay, une des porte-parole de Notre santé en danger. À l’hôpital, on est au bord de la crise sanitaire. Les investissements publics ne se font plus. » Obligeant dès lors les hôpitaux à emprunter sur les marchés financiers. « Le budget de la Sécu est dans le collimateur du FMI, de la BCE et de l’Union européenne », déplore Évelyne Vander-Heym, responsable de la commission nationale santé PCF-Front de gauche, qui rappelle les exigences contenues dans le traité budgétaire européen que le gouvernement s’apprête à ratifier. En Europe, c’est donc un « réseau européen contre la marchandisation et pour l’accès aux soins pour toutes et tous » qui s’est créé et organise une semaine d’action jusqu’au 7 octobre.

Mais l’austérité budgétaire ne justifie pas tout. « Des choix politiques pourraient être faits rapidement, par exemple revenir à des emprunts à taux zéro à la Caisse des dépôts pour les hôpitaux », juge Laurence Cohen, sénatrice communiste du Val-de-Marne. Ou des mesures qui ne coûteraient pas grand-chose : suppression des lois sécuritaires en psychiatrie, abrogation de la loi HPST – qui sera simplement aménagée –, changement de têtes à la direction des agences régionales… Fabien Cohen, secrétaire général du Syndicat national des dentistes de centres de santé, appelle à une « remise en cause fondamentale » du système de soin. Sans une mobilisation d’ampleur, elle n’est manifestement pas pour demain. Pauline Graulle

Société Santé
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