La chimie résiste

L’objectif de réduction de 50 % des pesticides est compromis.

Patrick Piro  • 18 octobre 2012 abonné·es

L’agriculture chimique poursuit son train-train comme si de rien n’était, ou presque. En octobre 2008, l’une des mesures les plus audacieuses du Grenelle de l’environnement prévoyait la division par deux, pour 2018, de l’usage des pesticides en agriculture, dont la France est l’une des championnes mondiales. Hélas, un codicille mortel ajoutait « si possible ». Et sans surprise, trois ans après la mise en place du plan « Écophyto 2018 », le comité de suivi réuni la semaine dernière constate l’échec : loin d’avoir amorcé une décroissance, la consommation de pesticides continue d’augmenter : +2,6 % en 2011. Dans le détail, les fongicides reculent (-5 %), ce qui masque le grand bond des insecticides (+18 %) et des herbicides (+11 %). Les progrès enregistrés (chute des produits les plus toxiques, recours croissant aux traitements bios) restent ponctuels ou limités.

Au point que le ministre de l’Agriculture, Stéphane Le Foll, a laissé planer une incertitude sur l’objectif 2018, « très ambitieux », avec le risque de se braquer sur un « chiffre fétiche ». Il n’y a cependant pas renoncé, présentant de nouveaux axes de travail : une différenciation des objectifs selon les bassins et types de culture, un soutien aux méthodes de lutte biologique et, surtout, des incitations fiscales. Moins on consommera et moindre sera la redevance sur les phytosanitaires, dont la collecte serait affectée aux démarches biologiques.

Écologie
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