Une femme au pouvoir

Seule série véritablement politique, Borgen revient sur Arte. Avec le même fond de réalisme.

Jean-Claude Renard  • 15 novembre 2012 abonné·es

B orgen, signifiant le « Château », est le surnom que les Danois ont donné au siège de leur Parlement et aux bureaux de leur Premier ministre, à Copenhague. Sous ce titre, la première saison de cette série, diffusée en début d’année sur Arte, relatait l’arrivée au pouvoir d’une femme, chef de file d’un parti centriste, accédant au poste de Premier ministre. À côté d’intrigues et de tiraillements politiciens, les épisodes conjuguaient vie privée et vie publique dans les rouages d’une démocratie.

Arriver au pouvoir. Encore faudra-t-il y rester, après deux années d’exercice. Tel est le canevas de cette saison 2, également réalisée par Adam Price, et toujours interprétée par Sidse Babett Knudsen dans le rôle principal. Une saison qui s’ouvre sur l’international avec une Première ministre à la rencontre de ses soldats danois sur les terres afghanes. Une patrouille tombée dans une embuscade des talibans sera l’occasion d’un débat au sein du parti au pouvoir sur le retrait de ses troupes. Au fil des épisodes suivront la piraterie en Somalie, des négociations avec les alliés travaillistes, les ragots et les rumeurs véhiculés par les tabloïds tandis qu’une vie familiale se délite. Marque de fabrique de la série, mêlant émotions et événements, sentiments et actualités, sans manquer de cynisme ni de stratégie : son souci d’authenticité. Si une femme est réellement devenue Premier ministre au Danemark en octobre 2011 (Helle Thorning-Schmidt, conduisant une coalition entre les sociaux-démocrates, la gauche radicale et le Parti populaire socialiste), la fiction ayant été rattrapée par la réalité, pas de hasard si, ici, cette femme de pouvoir se rend en Afghanistan. Longtemps resté neutre, le Danemark fait partie de ces petits pays ayant envoyé des troupes en Afghanistan puis en Irak. Même souci de réalisme dans la rivalité entre ministères, le débat sur la place des femmes en politique, la présence essentielle d’un conseiller en communication tirant les ficelles.

Seule série traitant frontalement de politique, la première saison a été suivie par 600 000 téléspectateurs en moyenne, chaque semaine. Soit presque la moitié du succès obtenu par Arte avec l’aventure de cinq jeunes séminaristes, Ainsi soient-ils. La chaîne devrait profiter de cet engouement pour un genre très en vogue.

Médias
Temps de lecture : 2 minutes