Le papier en crise

Dans toute l’Europe, la presse aura connu de mauvais chiffres en 2012.

Jean-Claude Renard  • 20 décembre 2012 abonné·es

La bataille qui se joue autour de la reprise des titres du pôle Sud du groupe Hersant ( la Provence, Nice-Matin, Corse-Matin et Var-Matin ), et que se disputent notamment Bernard Tapie et le groupe Rossel à coups de dizaines de millions d’euros, est un trompe-l’œil. Car la crise de la presse pèse sur l’ensemble du secteur. Après la Tribune, qui n’est déjà plus un quotidien mais un hebdo, annonçant l’ouverture d’un nouveau (et énième) guichet d’une dizaine de départs volontaires, c’est le Figaro qui ouvre le robinet pour une soixantaine de départs, également sur la base du volontariat.

La France n’est pas la seule touchée. Dans les deux dernières années (2010-2011), la diffusion des journaux européens a baissé de 3,4 %. Entre 2011 et 2012, ce sont trois quotidiens grecs qui ont fermé boutique. Au Portugal, le quotidien Publico a licencié 48 salariés (sur 250). En Italie, le groupe RCS Media prévoit la réduction de 10 % de ses salariés, avec une centaine de licenciements au Corriere della Sera, premier quotidien transalpin. En Espagne, El Pais (groupe Prisa) entend se séparer de 149 journalistes, près d’un tiers de ses effectifs.

Longtemps préservée, l’Allemagne vient de perdre deux quotidiens, le Frankfurter Rundschau et le Financial Times Deutschland, pendant que la deuxième agence nationale (DAPD) a déposé son bilan et se sépare d’un tiers de ses salariés. Aux États-Unis, Newsweek lâche en cette fin d’année sa version papier pour le tout-numérique. Tandis que le New York Times mise sur les départs volontaires, en attendant de devoir licencier.

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