Les miettes de l’offense

Henri Carton, président de section des anciens exploitants agricoles de l’Aisne, est visé par une plainte pour « offense au chef de l’État » , émanant de l’Élysée, lui ont précisé les RG. Qu’a donc bien pu faire cet homme de 73 ans pour être convoqué au commissariat sur le fondement d’un archaïque délit de presse invoqué six fois seulement sous la Ve République, et jamais sous les présidences de Giscard, de Mitterrand et de Chirac ? Rien de répréhensible par le sens commun. Lui et les quelque 500 adhérents de son association ont adressé des courriers à François Hollande pour réclamer une revalorisation de leurs retraites et ont glissé dans leurs lettres des… miettes de pain. Histoire de « dire que, lorsque le gâteau est partagé, il ne reste que les miettes pour les retraités » . Les services de l’Élysée les auraient-ils pris pour de dangereux boulangistes ? À moins que le château n’exige de la brioche…