Créer une coopérative

Thierry Brun  • 31 janvier 2013 abonné·es

Que faire ?

Tout dépend de la nature de l’activité et des conditions du marché. Mais contrairement aux idées reçues, quand elle est viable, l’entreprise coopérative est une aventure humaine qui a plus de chances de réussir dans un contexte de crise du capitalisme. On peut créer son activité et son emploi, ou décider collectivement de reprendre une entreprise en coopérative, quelle que soit sa taille. Les exemples abondent de coopératives qui ont résisté aux aléas du marché ; de plus, elles peuvent être entièrement autogérées. Ainsi, près de deux mille coopératives sont adhérentes de la Confédération générale des Scop (société coopérative de production), mais il en existe davantage, avec des statuts juridiques très variés : coopératives d’entreprise, d’usagers, d’intérêt collectif (Scic), bancaires et européennes. Le statut coopératif n’a rien d’exclusif puisque l’entreprise peut être sous forme de SA, SARL, SAS, etc. Elles sont enregistrées comme les autres au greffe du tribunal de commerce. Cependant, le statut de coopérative n’est pas promu comme il devrait l’être par les pouvoirs publics : l’information est lacunaire ; les administrations et organismes publics ou privés concernés ne sont pas formés à l’entreprise collective non capitaliste.

Pourquoi ?

Mis en œuvre, les principes de l’entreprise coopérative impliquent que les salariés soient associés sur le mode « un homme (une femme) égal(e) une voix ». Ils détiennent le capital social, élisent un dirigeant et n’ont pas de dividendes à verser à des actionnaires. Les bénéfices sont partagés en fonction des choix adoptés, mais des réserves impartageables doivent être constituées. Ce mode de fonctionnement évite la faillite du jour au lendemain, et interdit aux fonds spéculatifs de prendre le pouvoir dans la société. Des PME, filiales de groupes multinationaux, ont pu ainsi échapper à une fermeture décidée parce qu’elles n’étaient pas assez rentables, malgré un carnet de commandes plein. Certains ont créé leur emploi dans le cadre de coopératives d’activité et d’emploi qui accompagnent collectivement des projets très divers.  

Comment ?

  • S’il s’agit d’une PME ou d’une TPE, on peut contacter les chambres régionales de l’économie sociale et solidaire (Cress) ainsi que les unions régionales de Scop, en particulier pour la reprise d’entreprise. La Confédération générale des Scop (CG Scop) a réalisé un excellent guide juridique, www.les-scop.coop/sites/fr  
  • Pour un projet individuel, contacter le réseau Coopérer pour entreprendre, 45-47, rue d’Hauteville, 75010 Paris, 01 42 63 47 71, info@cooperer.coop, ainsi que l’Association nationale des coopératives d’activités (Copéa), 10, rue Archinard, 26400 Crest, contact@copea.fr
    – La Fédération des Cigales n’est pas seulement un club d’investisseurs, elle apporte également conseils et accompagnement aux créateurs d’entreprises sociales : 61, rue Victor-Hugo, 93500 Pantin, 01 49 91 90 91, info@cigales.asso.fr

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