Une bombe antipesticides

Un rapport européen pointe certains insecticides.

Patrick Piro  • 24 janvier 2013 abonné·es

«Ce rapport n’est pas digne de l’Efsa et de ses scientifiques. » Pour une fois, l’Autorité européenne de sécurité des aliments n’est pas éreintée par une association l’accusant de collusion avec d’importants intérêts économiques, mais par Syngenta, premier chimiste au monde dans le domaine des pesticides. C’est dire la portée du rapport, aux « conclusions inquiétantes » sur l’impact pour les abeilles de trois néonicotinoïdes – thiametoxam, clothianidine et imidaclopride   –, base d’insecticides dits « systémiques ». Études à l’appui, apiculteurs et écologistes dénoncent leur rôle dans la crise de mortalité qui affecte depuis des années les abeilles, jusqu’à 30 % parfois. Ils ont marqué des points dans certains pays européens, dont la France, qui a partiellement interdit plusieurs de ces insecticides (Gaucho, Régent, Cuiser). En mars   2012 notamment, deux études très convaincantes avaient enfoncé le clou. Hâte rare, la Commission européenne pourrait prendre une décision dès le 31 janvier. Panique chez les chimistes, qui évoquent 17 milliards d’euros de pertes pour l’économie européenne et 50 000 emplois menacés si les néonicotinoïdes sont interdits.

Écologie
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