Européennes : Le PS se renie

Les socialistes, opposés en 2003 au mode de scrutin alors institué par l’UMP, refusent désormais de le changer.

Michel Soudais  • 28 mars 2013 abonné·es

Sauf coup de théâtre improbable, les élections européennes, dont la date a été avancée au 25 mai 2014, ne se joueront pas sur une liste nationale. Les députés devraient rejeter ce jeudi une proposition de loi présentée par le PRG afin de rétablir ce scrutin dans une circonscription nationale unique. C’est le cas dans 22 des 27 pays de l’UE, après l’avoir été dans notre pays aux cinq premières élections européennes. Le 20 mars, les élus PS et UMP de la commission des Lois de l’Assemblée nationale ont retoqué ce texte, pourtant voté par tous les groupes du Sénat – sauf l’UMP –, le 23 juin 2010.

En 2003, les députés socialistes s’étaient opposés, sans succès, par une motion de censure à l’institution de huit circonscriptions interrégionales. Deux élections européennes plus tard, ce changement de mode de scrutin n’a pas atteint les objectifs que lui assignait le gouvernement Raffarin, pourtant rappelés en commission par le député Alain Tourret (PRG). Un changement qui devait lutter contre l’abstention ; les dernières élections ont battu tous les records d’abstention pour une élection nationale. Il devait aussi rapprocher les députés européens de leurs électeurs ; aucun lien de proximité n’a été tissé entre les premiers et les seconds. Néanmoins, les députés socialistes entendent désormais conserver cette loi électorale dont François Hollande, Jean-Marc Ayrault et Jean-Pierre Bel écrivaient en 2003 qu’elle était « une loi inique qui impose la prépondérance du bipartisme et qui nie la diversité politique de notre pays ».

Politique
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