Rythmes scolaires : on y va mollo ou allegro ?

Ingrid Merckx  • 28 mars 2013
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Y va, y va pas ? Le 18 mars, Lille a choisi d’attendre la rentrée 2014. Aussitôt, Paris annonce son passage à la semaine de 4,5 jours dès septembre 2013. Risqué : la plus forte opposition s’exprime dans la capitale, où la mise en place de la réforme des rythmes scolaires est tellement complexe qu’attendre 2014 n’aurait pas été un luxe. D’autant qu’elle vient confirmer un sentiment de continuité avec la présidence précédente, au lieu de la rupture attendue.
En majorité, les enfants resteront aussi longtemps à l’école mais finiront la classe plus tôt – la journée étant ramenée à 5 h 30 – et iront suivre des activités pédagogiques complémentaires. Si les mairies, qui vont assumer le temps libéré par la réforme, parviennent à leur en proposer. C’est là le problème principal : comment financer la réforme et former à temps des personnels supplémentaires pour le périscolaire ? Sans compter que les élus redoutent de se mettre parents d’élèves et professionnels à dos avant les municipales de 2014. Du coup, chacun fait ses comptes : Montpellier attend (PS) ; de même qu’Amiens (PS), Nice (UMP), Strasbourg (PS), ou Bordeaux (UMP)…

Hormis Paris et les convaincus de la première heure (Belfort), ceux qui appliquent la réforme dès 2013 sont plus discrets. Les subventions accordées en 2013 aux villes pauvres s’élèvent à 90 euros annuels par enfant, alors que les calculs les plus optimistes évaluent ce coût à 300 euros. Les enseignants parisiens étaient en grève le 25 mars. Les maires ont jusqu’au 31 mars pour se prononcer. Il y a au moins un effet bénéfique à cette réforme : faire se parler des professionnels qui n’en avaient pas toujours l’habitude.

Publié dans le dossier
Sale temps pour la démocratie
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