La Drôme championne de France

Ce département affiche un nombre exceptionnel d’exploitations en bio et un programme ambitieux soutenu par les élus.

Claude-Marie Vadrot  • 6 juin 2013 abonné·es

Dans une région Rhône-Alpes où les exploitations bio occupent 6,2 % de la surface agricole utile (SAU), la Drôme bat tous les records départementaux : 964 exploitations couvrant en 2013 près de 15 % de la SAU de ce petit département, soit plus de 32 000 hectares.

Un climat favorable, une grande biodiversité, l’arrivée de cultivateurs bio néerlandais ou allemands et un afflux de néoruraux après Mai 68, de nombreuses petites cultures de plantes aromatiques et médicinales : la Drôme était déjà bio avant qu’il soit décidé d’en faire «   une référence nationale en matière de développement durable ». Cette évolution autonome a entraîné il y a trois ans la signature d’un engagement Biovallée entre le président de la Région, le président du conseil général et ceux des quatre intercommunalités de la vallée de la Drôme. Il s’agit en fait de surfer, subventions à l’appui, sur l’identité écologique que les habitants ont forgée année après année, et pas toujours, se souviennent les anciens, avec la bénédiction des élus.

Une déclaration d’intention qui devrait conduire cette vallée à atteindre 50 % d’exploitations agricoles et de surfaces cultivées en bio dès 2015. Et permettre que 80 % de la restauration collective soit approvisionnée en produits bio et locaux d’ici trois ans. Le plan Biovallée, marque déposée, doit également favoriser les projets d’utilisation du bois pour le chauffage et dans les nouvelles constructions, et prévoit des aides spécifiques à l’achat de matériel de culture bio pour les agriculteurs qui voudraient tester les méthodes avant de se lancer. Un programme alléchant mais qui suscite la méfiance d’un certain nombre de producteurs bio, qui craignent une récupération de la part des élus, dont certains apportent leur soutien après des années d’indifférence.

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