La Marche des femmes contre l’austérité alerte sur les inégalités

La Marche des Femmes contre l’Austérité, qui aura lieu dans plusieurs villes les 8 et 9 juin, entend bien rappeler au gouvernement que les premières victimes de cette politique économique sont les femmes.

Lena Bjurström  • 7 juin 2013
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La Marche des femmes contre l’austérité alerte sur les inégalités

A l’initiative de membres du Parti communiste et du Parti de Gauche, des Marches de Femmes contre l’Austérité auront lieu le 8 juin, à Marseille, Tarbes et Saint-Etienne, et le 9 juin, à Paris et Villeneuve-sur-Lot. L’enjeu, alerter sur la précarité des femmes en temps de crise. Pour Gaëlle Abily (PCF), vice-présidente de la Région Bretagne et signataire de l’appel, leur situation inégalitaire doit être prise en compte, de toute urgence.

Que porte l’appel pour une Marche des femmes contre l’austérité ?

Gaëlle Abily : La Marche des femmes contre l’austérité est une alerte sur les inégalités qui perdurent et sur une politique économique dont les femmes sont les premières victimes. Alors que les inégalités salariales demeurent, les mesures d’abaissement du coût du travail touchent en premier lieu les bas salaires, souvent ceux des femmes. En ces temps de crise, leur situation doit être prise en compte de toute urgence.

Il y a certes eu des avancées depuis l’arrivée du nouveau gouvernement, mais ce n’est pas suffisant. Il y a un véritable paradoxe entre la création d’un ministère du Droit des Femmes et la poursuite d’une politique économique dont elles sont les premières victimes. Je veux que la gauche au pouvoir réussisse, bien sûr, mais pour cela il faut qu’elle s’empare d’urgence des problèmes d’inégalité. Et c’est pour cela que nous l’alertons.

Alerter sur cette situation est donc une nécessité ?

Si on ne porte pas cette question-là, elle n’est jamais traitée. Concernant l’emploi et les salaires notamment, on n’évoque que la situation générale, et en cela, on discrimine déjà. Entre nombre d’hommes et de femmes, l’inégalité est criante. Il faut porter un double regard sur les conséquences de la crise.

Et la dénonciation des disparités doit être portée par l’ensemble de la société. Ce sont certes des femmes qui sont à l’origine de cette marche – ce sont celles qui ont le plus de raisons de se mobiliser – mais des hommes ont aussi signé l’appel, et seront présents. Cette question concerne tout le monde.

Le mouvement va-t-il se poursuivre ? De quelle manière ?

Les marches du 8 et 9 juin sont une première étape. L’initiative a vocation à perdurer, se développer en s’ouvrant à des personnes d’horizons multiples, femmes des quartiers, cadres…

Après le 9 juin, les organisations participantes pourront
tirer un bilan et envisager la suite (manifestations, collectifs), dont les formes restent à définir. Il y a mille et une manières de se mobiliser et de construire à gauche. Et je crains qu’il y ait de nouvelles raisons de se mobiliser à l’automne prochain, notamment à propos des retraites. Les 8 et 9 juin ne sont qu’un premier pas.

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