Réforme des retraites:
Mardi, c’est manifs…

Tandis que les syndicats opposés à la réforme Ayrault sur les retraites s’activent pour mobiliser les salariés, le collectif « Pour nos retraites, on lutte ! » organisait, le 4 septembre, une conférence de presse au rond-point des Champs-Elysées.
Le rassemblement devait avoir lieu devant l’Elysée. Finalement, faute d’autorisation, les personnalités à l’initiative de ce collectif se sont retrouvées à bonne distance du palais présidentiel. A l’ombre des platanes, l’économiste Jean-Marie Harribey (Attac) a présenté un rappel théorique des réformes des retraites : « L’aggravation du déficit des caisses de retraites ne provient pas d’un choc démographique mais, quasi exclusivement, de la récession. Que les politiques d’austérité ne peuvent qu’aggraver » , a-t-il lancé, déplorant « un débat crucial bâclé en quelques jours » . Pour lui, ainsi que d’autres membres du collectif, il s’agit « d’une réforme quasiment clonée sur ses devancières » .

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Jean-Luc Mélenchon (PG-FdG), Clémentine Autain (Trait d’Union-FdG) et Olivier Besancenot (NPA) n’ont pas hésité à accuser le gouvernement d’organiser une « opération d’enfumage » , renouvelant l’appel pour une mobilisation de grande ampleur le 10 septembre. Les organisations politiques ainsi que les syndicats engagés dans le mouvement ont d’ores et déjà envisagé de lui donner une suite.
Les organisations syndicales (CGT-Finances, FSU et Solidaires) étaient aussi au rendez-vous. Pour Catherine Lebrun (Solidaires) la réforme Ayrault « n’a pas la brutalité de celle d’un gouvernement Sarkozy, néanmoins elle est d’une perversité politique majeure » . Le 10 septembre « est une première date. Jusqu’au bout, on ne lâchera rien » , a ajouté la syndicaliste.
Il est donc important de « poursuivre avec de nouvelles actions, et ne laisser tranquille ni le gouvernement, ni le Medef sur cette question » , a insisté Pierre Laurent (PCF-FdG), évoquant un « scandale » . Si la lutte contre la réforme des retraites est essentielle pour le collectif, les intervenants sont convaincus qu’il ne s’agit que d’un début : des discussions ont déjà eu lieu pour préparer l’après 10 septembre.

Gérard Filoche, membre du bureau national du PS , martèle, « comme Pierre Mauroy jusqu’à son dernier souffle » , que « la retraite à 60 ans, c’est la gauche» . Il est un des initiateurs d’un appel signé par plus de 4.500 élus, militants et sympathisants du PS contre l’actuelle réforme des retraites avec pour mot d’ordre : « Pas un trimestre de plus, pas un euro de moins ! »
Quelques militants d’EELV étaient aussi présents. Un texte de la députée européenne Karima Delli a été lu, dans lequel elle a expliqué que « les jeunes précaires d’aujourd’hui seront les vieux précaires de demain » .

Membres du collectif, Attac et la Fondation Copernic ont aussi diffusé leur nouveau livre Retraites : l’alternative cachée (éd. Syllepse). Dans son appel, le collectif a appelé à une large mobilisation citoyenne et a organisé partout des réunions, des initiatives de rue, des ateliers d’éducation populaire pour défendre « un système de retraites solidaire » .