Tout sucre tout miel devant les patrons

Pierre Moscovici n’est pas le « père la rigueur » que l’on croit. Invité par Pierre Gattaz, devant un parterre de patrons, jeudi 29 août à l’université d’été du Medef, le ministre de l’Économie a d’abord confirmé que la hausse de 0,3 % de la cotisation retraite des entreprises « sera intégralement compensée par une baisse des cotisations famille ». La réforme des retraites sera donc à la seule charge des salariés. Dans un large sourire, le ministre a confié ensuite à son auditoire avoir « demandé à l’administration fiscale que le crédit d’impôt compétitivité emploi [CICE] soit exclu des contrôles fiscaux ». Manière de dire aux patrons qu’ils peuvent faire ce qu’ils veulent des 20 milliards dont leur a fait cadeau le gouvernement. Et ce dernier entend bien continuer : « Le CICE ne referme pas le dossier du coût du travail, il faut aller plus loin », a déclaré Moscovici. Cela n’a pas traîné. Lundi, dès potron-minet, il revoyait son nouveau complice à Bercy pour envisager les modalités d’une énième baisse du « coût du travail ». Si après ça les patrons continuent de voter à droite, c’est à désespérer.