Bedos/Morano : l’humoriste l’a déjà emporté !

Jean-Claude Renard  • 15 octobre 2013
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C’est la tempête dans le verre politico-humoristico-médiatique du moment. Ce week-end dernier, Guy Bedos était invité pour inaugurer une nouvelle salle à Toul (Meurthe-et-Moselle). Conseillère municipale, Nadine Morano s’était insurgée de cette présence, à coup de tweets, « aux frais du contribuable » . Pour sûr, elle aurait préféré Jean-Marie Bigard. Sur scène, Guy Bedos ne l’a pas loupée : « Elle a été candidate à Toul ? Vous l’avez échappé belle ! Quelle conne ! »
Une appréciation que l’ancienne ministre de Sarkozy n’a pas goûtée, déclarant porter plainte pour « injures publiques » . Dans la foulée, Jean-François Copé s’est dit heurté par « cette haine déversée par Bedos » (incluant pour le coup son fils Nicolas).

Il n’en fallait pas plus au « Grand Journal » de Canal + pour inviter Guy Bedos sur son plateau, ce lundi 14 octobre : Antoine de Caunes lui rappelle ses termes de « conne et de salope » . Bedos répond : « Peut-être… Je ne me souviens pas de l’avoir traitée de “salope”. » « Ah bon ? ! , lui demande Jean-Michel Aphatie, vous ne vous souvenez pas de l’avoir traitée de salope ? » Bedos ne se démonte pas : « Non. J’avais fait un sketch, “Toutes des salopes”, qui avait été mal pris à l’époque. L’humour est une langue étrangère, et pour certains, il faudrait ajouter des sous-titres. » Il faut croire que Jean-Michel Aphatie n’a pas de traducteur dans l’oreillette. Ni qu’il ait vu un spectacle de Bedos. Voilà un demi-siècle qu’il joue avec ce vocable.
Mais, sur le plateau, si Laurent Baffie a déjà pris le parti de Bedos (tout comme Dora Tillier, la miss météo), Aphatie a sa petite idée, et possède ses preuves, s’appuie sur les dépêches AFP, rapportant les propos de l’artiste. « Cela , reprend encore Bedos, c’est un langage de scène. On mélange tout. C’est un spectacle. Je ne l’aurais jamais dit dans la vie à Madame Morano » . Entre spectacle et meeting, Bedos sait de quoi il parle.

Ce mardi soir, c’était au tour de Nadine Morano d’être sur le plateau du « Grand Journal » (lequel sait monter une mayonnaise). D’abord interrogée par Antoine de Caunes sur les « amis de Nicolas Sarkozy » , quand tout le monde s’écharpe à l’UMP, et sur ses appels à peine masqués aux électeurs du Front national. Elle botte en touche, s’emporte, s’agite en vain sur les heures supplémentaires défiscalisées, sa marotte hystérisée. Tombe le feuilleton Bedos. Qui a laissé la veille à la chaîne un pli à son attention : « Ma chère Nadine, c’était juste pour rire ! » Il en rajoute une couche dans l’humour et le droit à l’humour. Elle reste coi. Antoine de Caunes passe à l’autre sujet du jour : la fessée. Elle revient encore à la charge, demande des excuses. Bedos a déjà dit qu’il n’en ferait pas. Pas d’excuses. Mais pour la fessée, rien n’est dit.

Société Culture
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