Cantat jugé sans fin (À flux détendu)

Pour la vox populi, le chanteur n’a toujours pas assez payé.

Christophe Kantcheff  • 3 octobre 2013 abonné·es

Bertrand Cantat n’est toujours pas sorti du tribunal. Quoi qu’il fasse, on le juge, encore et toujours, pour ce qu’il a commis en 2003, le meurtre de Marie Trintignant, même s’il fut condamné à huit ans de prison et a effectué plus de la moitié de sa peine avant d’être libéré. Cette fois-ci, le jury prend les apparences d’un sondage, publié par le Parisien dans son édition du dimanche, alors que le chanteur donne à entendre un premier titre, « Droit dans le soleil », annonciateur d’un album à paraître le 18 novembre. D’après ce sondage, qui fait l’honneur de la profession à la mesure de sa teneur en information, 63 % des Français interrogés déclarent avoir une mauvaise opinion de Bertrand Cantat, proportion qui monte à 76 % si seuls les sondés sachant « qui il est » sont pris en compte. D’autres, par ailleurs, trouvent un écho complaisant dans la presse à propos de la plainte qu’ils envisagent de porter contre le chanteur à propos du suicide de son ex-femme, Krisztina Rady, survenu en 2010. La justice l’avait pourtant mis hors de cause. Mais un livre paru en juin sur la vie privée de Cantat – le genre à donner la nausée tant les auteurs semblent savoir tout sur tout de la psyché de leur sujet – a dévoilé le contenu d’un message téléphonique de Krisztina Rady où elle décrit le comportement violent de son ex-mari, elle qui a toujours soutenu le contraire. Du coup, son dernier compagnon déclare vouloir recourir à la justice pour « rechercher la vérité ». Attend-il mi-novembre pour le faire, afin de bénéficier des feux médiatiques qui accompagneront la sortie de l’album ? Les paroles de « Droit dans le soleil » montrent que Bertrand Cantat est aujourd’hui un homme intranquille qui s’efforce de faire face. Mais, pour la vox populi, il n’a toujours pas assez payé. Son tribut est infini.

Culture
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