« Tonnerre », de Guillaume Brac : Changement de climat

Tonnerre , un premier film prometteur de Guillaume Brac.

Christophe Kantcheff  • 30 janvier 2014 abonné·es

Révélé par un moyen-métrage, Un monde sans femmes, en 2011, Guillaume Brac signe ici son premier long, Tonnerre. On y retrouve Vincent Macaigne en musicien de rock, Maxime, venu se ressourcer quelques jours chez son père (Bernard Ménez), à Tonnerre (Yonne). Maxime y rencontre la jeune Mélodie (Solène Rigot), au prénom adéquat, pigiste dans le journal local, dont il tombe amoureux. La ténuité dans l’expression des sentiments, les paroles à l’économie avec un rien de décalé : la manière de Guillaume Brac fait songer à Jacques Rozier, et la présence de Bernard Ménez vient confirmer cette influence. Quelques exemples : le rockeur est un grand timide qui, pour séduire sa belle, force sa nature et se met à s’agiter comme un dératé dans le cours de danse de Mélodie. Le père, veuf, invite une amie à dîner avec Maxime et Mélodie : ce qui se passe alors entre ces quatre-là est d’une jolie délicatesse.

Puis Tonnerre quitte le terrain de la comédie sentimentale. Mélodie est repartie avec son premier petit copain, laissant Maxime seul, en proie à la sèche souffrance que provoque cette rupture. Dès lors, il est saisi par la violence et la volonté folle de récupérer la jeune fille. C’est un coup de « tonnerre » dans le scénario jusqu’ici un peu sage, qui survient assez tard dans le déroulement du film. Ce qui laisse peu de temps à cette partie plus sombre de prendre toute sa mesure, même si Vincent Macaigne y offre une nouvelle facette de ses possibilités, notamment lors d’une scène de confrontation dans un parking souterrain, hypertendue à souhait.

Cinéma
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