Les associations des quartiers populaires veulent un fonds d’interpellation citoyenne

Erwan Manac'h  • 21 février 2014 abonné·es

Après la mission d’enquête ministérielle, la mobilisation citoyenne. Pour donner vie aux propositions issues du rapport sur la participation des habitants dans les quartiers populaires, rendu au ministre de la Ville le 8 juillet 2013 par le militant Mohamed Mechmache et la sociologue Marie-Hélène Bacqué, des associations de quartier lancent une pétition et une plateforme nationale.

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Les deux rapporteurs organisaient, le 8 février à Paris, une coordination citoyenne conviant des dizaines d’associations de quartier de toute la France. Ils espèrent mettre sur pied une plateforme nationale capable de faire exister dans le débat public la parole des habitants des quartiers populaires.

Parmi les trente propositions pour une réelle participation des habitants et une autonomie associative dans les quartiers, le collectif a choisi de mettre l’accent sur le « fonds d’interpellation citoyenne ». Il devra « soutenir la prise de parole citoyenne (…) et permettre que se structure la parole de ceux qui ne l’ont pas », grâce à des fonds prélevés sur le financement des partis politiques (1 %) et sur les réserves parlementaires (10 %). Parce qu’un « véritable droit d’interpellation citoyenne » doit être intégré selon les pétitionnaires comme une dimension à part entière du fonctionnement démocratique. Une pétition a été lancée pour tenter d’appuyer la proposition.


La réforme de la politique de la Ville, adoptée par le Parlement le 13 février, introduit déjà certaines idées des promoteurs du « pouvoir d’agir ». Elle crée notamment des « collectifs d’habitants » qui participent à l’élaboration des contrats de ville, lesquels orientent la politique de quartiers prioritaires, ainsi que des « maisons de citoyens » dans chaque opération de rénovation urbaine. Elle introduit également un collège d’habitants au Conseil national des villes, qui pilote la politique de la Ville.

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