Les cinq mensonges sur l’Europe

À cinq semaines d’un scrutin européen trop souvent détourné ou contourné, nous avons choisi d’ouvrir le débat, précisément parce que nous rêvons d’une autre Europe.

Denis Sieffert  • 24 avril 2014
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L’Europe, c’est la paix et la démocratie. Avec une monnaie unique, nos sociétés convergeront pour constituer un ensemble homogène assurant aux « citoyens européens » un statut social élevé.

L’Europe deviendra alors une puissance économique protectrice pour les niveaux de vie et de culture des peuples qui la composent. Elle sera une puissance politique incontournable sur la scène internationale qui fera triompher ses valeurs à l’échelle planétaire.

Voilà à peu près, à peine exagérés, les discours que nous avons entendus depuis une vingtaine d’années, si l’on considère que l’entrée en vigueur du traité de Maastricht, en 1992, a marqué un nouveau départ de l’Europe néolibérale.

Cela fait au moins cinq gros mensonges. Et peu importe si les auteurs de ces discours eux-mêmes ont été ou non pris au piège de l’illusion. Le résultat est là.

Et c’est à peu près tout le contraire qui est advenu, malgré peut-être quelques avancées, notamment dans la défense de l’environnement.

À cinq semaines d’un scrutin européen trop souvent détourné ou contourné, nous avons choisi d’ouvrir le débat, précisément parce que nous rêvons d’une autre Europe.

Notre dossier pourrait être placé sous cette citation de Pierre Bourdieu : « L’Europe ne dit pas ce qu’elle fait ; elle ne fait pas ce qu’elle dit. Elle dit ce qu’elle ne fait pas ; elle fait ce qu’elle ne dit pas ; cette Europe qu’on nous construit, c’est une Europe en trompe-l’œil. » C’était au début des années 2000, et c’est plus vrai que jamais.

Publié dans le dossier
Les cinq mensonges de l'Europe
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