Un appel pour une Europe «féministe, sociale et démocratique»

Lena Bjurström  • 22 mai 2014 abonné·es
Un appel pour une Europe «féministe, sociale et démocratique»
© Crédits photo : PHILIPPE HUGUEN / AFP

À quelques jours des élections européennes , le Collectif national pour les droits des femmes (CNDF) et d’autres associations féministes lancent un appel « pour une Europe féministe, sociale et démocratique » . « Les femmes d’Europe ne veulent pas d’un continent rabougri et bunkerisé, agrippé à une vision réactionnaire de la société où prime la seule loi du profit » , disent-elles.

« Il est temps de faire face aux partis d’extrême droite et aux extrémistes religieux qui profitent de la détresse ou de la colère des individus pour prendre l’aval sur eux. Il s’agit aussi d’en finir avec les politiques d’austérité, de fermeture des frontières, qui accentuent le malaise social et provoquent un durcissement des inégalités. »

Quatre pages de revendications, qui rétablissent le principe d’égalité comme question éminemment politique. Car, soulignent-elles, le développement des intégrismes religieux et des partis d’extrême droite en Europe, les mesures d’austérité ou la fermeture des frontières sont tout autant de discours et de politiques qui remettent en question ce principe, pourtant affirmé comme « fondamental » par l’Union européenne.

Cet appel est signé par des formations politiques de gauche comme le Parti de gauche, le Nouveau Parti anticapitaliste, le Parti communiste ou Ensemble. Mais si l’absence du Parti socialiste semble cohérente, tant les mesures du gouvernement sont dénoncées dans ce manifeste, celle d’EELV est surprenante.

« Il est vrai que nous ne leur avons pas proposé »], remarque Suzy Rojtman, porte-parole du CNDF. *« Mais nous pensons qu’ils n’auraient pas été d’accord avec certaines prises de position, celle sur la prostitution en particulier, qui revendique une politique abolitionniste. »

Lors de la polémique sur la pénalisation des clients, la politique abolitionniste (pro-pénalisation) avait certes fait débat chez les Verts, tous les membres ne partageant pas la même position. Mais cela avait également été le cas dans d’autres formations politiques comme le NPA.

Mais l’abstention de certains eurodéputés écologistes sur le vote du rapport Zuber est restée en travers de la gorge du CNDF. En mars dernier, ce texte non-contraignant sur l’égalité homme-femmes a été rejeté à une très courte majorité. Vingt-six eurodéputés verts se sont abstenus, car en désaccord avec la prise de position abolitionniste du rapport sur la prostitution (vingt-cinq ont en revanche voté pour le rapport).

Des désaccords existent au sein de la gauche, à l’intérieur même des partis, mais Dominique Trichet-Allaire, responsable de la commission Féminisme d’EELV, regrette pour sa part que cet appel ne leur ait pas été proposé, ne serait-ce que pour en discuter.