Gaza : Manifestation parisienne grave et déterminée

Entre 14 000 et 25 000 personnes ont défilé à Paris, mercredi, pour protester contre l’intervention israélienne à Gaza.

Margaux Wartelle  • 24 juillet 2014
Partager :
Gaza : Manifestation parisienne grave et déterminée
© Photo : Margaux Wartelle / Politis

«Enfants de Gaza, enfants de Palestine : c’est l’humanité qu’on assassine» . Entre des appels au boycott d’Israël et des «Hollande complice» , la manifestation du mercredi 23 juillet s’est déroulée dans une ambiance combative, et empreinte d’une certaine gravité. 25 000 personnes, selon les organisateurs, ont défilé de Denfert-Rochereau aux Invalides, où la foule s’est dispersée aux alentours de 21h.

Illustration - Gaza : Manifestation parisienne grave et déterminée - ©LL/Politis

Toute la gauche politique et syndicale était là, hormis le PS, même si plusieurs élus socialistes n’avaient pas hésité à contredire, par leur présence, la direction du parti et les prises de position du gouvernement. Parmi les très nombreuses personnalités présentes, Pierre Laurent (PCF), Jean-Luc Mélenchon (PG), Pascal Durand et Esther Benbassa (EE-LV), Pierre Larrouturou (Nouvelle Donne), des porte-parole d’Ensemble, et des représentants du NPA, et tous les mouvements pro-palestiniens.

Illustration - Gaza : Manifestation parisienne grave et déterminée - ©Margaux Wartelle/Politis

La nature du Hamas, la situation en Syrie, et surtout, les politiques américaine et française étaient au cœur des discussions. Une banderole faisant référence au massacre des camps palestiniens de Sabra et Chatila en 1982 vient souligner la dramatique constance d’un conflit interminable. Les «Israël casse toi, Palestine on pense à toi !» résonnaient dans le cortège.

Au-delà de la tragique actualité récente, Maha, jeune femme militante dans plusieurs associations, tient à rappeler la permanence de la question palestinienne : «Ils meurent à petit feu tout le temps» . Présente aux trois manifestations organisées depuis le début du massacre, elle déplore la mauvaise image que celles-ci ont pu donner, éloignée de la réalité, et selon elle, à l’insu des manifestants. Elle souhaite avant tout que «le gouvernement sache qu’ils sont nombreux» .

Illustration - Gaza : Manifestation parisienne grave et déterminée - ©Margaux Wartelle/Politis

La manifestation a également été marquée par la très forte présence policière. Une façon sans doute pour le gouvernement de faire peser le «soupçon» et de créer une tension. Certains manifestants déplorent la «récupération politique» , et tous, l’attitude du gouvernement, jugée «irresponsable» . Un homme d’une cinquantaine d’année, venu en famille, affiche sur son tee-shirt les mots du poète Mahmoud Darwich : «Nous souffrons d’un mal incurable qui s’appelle l’espoir» .

Illustration - Gaza : Manifestation parisienne grave et déterminée - ©LL/Politis

De citations de Mandela en slogans pacifiques et humanistes, la mobilisation était à la hauteur des attentes : engagée et responsable. A l’arrivée place des Invalides, quelques médias ont été pris à parti, mais sur un mode plutôt railleur : «TF1 menteur !» scandait une petite foule entourant le journaliste chaque fois qu’il entamait son «direct» . Malgré une autorisation qui se fait attendre, un nouveau rassemblement devrait avoir lieu samedi.

Illustration - Gaza : Manifestation parisienne grave et déterminée - ©Margaux Wartelle/Politis

Monde
Temps de lecture : 3 minutes
Soutenez Politis, faites un don.

Chaque jour, Politis donne une voix à celles et ceux qui ne l’ont pas, pour favoriser des prises de conscience politiques et le débat d’idées, par ses enquêtes, reportages et analyses. Parce que chez Politis, on pense que l’émancipation de chacun·e et la vitalité de notre démocratie dépendent (aussi) d’une information libre et indépendante.

Faire Un Don

Pour aller plus loin…

Turquie : « J’ai vécu un remake de l’affaire Dreyfus »
Monde 27 mars 2024 abonné·es

Turquie : « J’ai vécu un remake de l’affaire Dreyfus »

La quasi-totalité des édiles du Parti démocratique des peuples élus en 2019 ont été destitués par le régime turc au bout de quelques mois. C’est le cas d’Adnan Selçuk Mızraklı, porté à la tête de Diyarbakır avec 63 % des voix, qui depuis est en prison. Nous sommes parvenus à établir avec lui une correspondance écrite clandestine.
Par Laurent Perpigna Iban
À Jérusalem-Est, un ramadan sous pression
Monde 20 mars 2024 abonné·es

À Jérusalem-Est, un ramadan sous pression

En Palestine occupée, le mois saint de l’islam cristallise les tensions alors que les Palestiniens font face à de nombreuses restrictions de l’accès au mont du temple et à la mosquée Al-Aqsa. Elles illustrent le régime légal que des organisations de défense des droits humains qualifient d’apartheid. 
Par Philippe Pernot
« Ma vie dépend de ce qui se passe sur le front »
Ukraine 18 mars 2024

« Ma vie dépend de ce qui se passe sur le front »

Dans une interview réalisée le 28 février 2024, l’écrivain ukrainien Andreï Kourkov nous raconte l’impact de la guerre sur son travail et les questions existentielles qui se posent deux ans après l’invasion russe.
Par Pauline Migevant
« Il y a une volonté d’effacement du peuple palestinien »
Entretien 13 mars 2024 abonné·es

« Il y a une volonté d’effacement du peuple palestinien »

Pour Isabelle Avran, cofondatrice de l’Association France Palestine solidarité, le massacre de la bande de Gaza par Israël est l’acmé inédite d’une volonté d’éradication du fait palestinien.
Par Patrick Piro