De l’imprévoyance à la délation

Le gouvernement a certes condamné les dégradations de Morlaix. Mais sans expliquer l’absence sur place de forces de l’ordre.
Politis  • 25 septembre 2014
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Casser, c’est mal. Du moins quand les casseurs sont des ouvriers en colère ou des jeunes de banlieue révoltés. S’ils sont agriculteurs, la droite affiche sa « compréhension ». On a même vu le président de la FDSEA du Finistère, Thierry Merret, un des chefs des Bonnets rouges, féliciter les légumiers incendiaires de Morlaix (Finistère). Le gouvernement a certes condamné ces dégradations. Mais sans expliquer l’absence sur place de forces de l’ordre alors que les incendiaires s’étaient regroupés avec une centaine de tracteurs et de remorques chargés de légumes invendus, de palettes et de pneus. Cette imprévoyance est plutôt inhabituelle. Samedi, pour la marche festive contre le projet EuropaCity (Politis n° 1319) organisée dans le cadre du rassemblement Alternatiba, pas moins de 20 camionnettes de CRS et autant de motards avaient été dépêchés dans les rues de Gonesse (Val-d’Oise). Du coup, dimanche, le parquet de Brest en était réduit à lancer un appel à témoins pour récupérer témoignages, photos et vidéos amateurs sur les violences des légumiers, ajoutant l’incitation à la délation à l’imprévoyance.

Les échos
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