Le testament de Chris Hondros

Visa pour l’image, à Perpignan, propose une rétrospective du photographe, mort en 2011.

Jean-Claude Renard  • 9 septembre 2014
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Illustration - Le testament de Chris Hondros


Chris Hondros a fait de la guerre , des conflits et des turbulences son terrain photographique. Il est en Afghanistan, en 2001, et l’année suivante, puis encore en 2009 et 2010, aux basques des soldats américains, en territoire taliban, comme il est présent en Irak. Au Libéria en 2003, auprès de réfugiés dans un temple maçonnique converti en camp de fortune, des enfants soldats des forces loyalistes avant l’assaut d’un pont stratégique, mais aussi en Haïti, en 2010, après le séisme. En Lybie encore, ou place Tahrir, au Caire. Toujours au plus près des corps, au plus près des feux. C’est exactement ce que montre cette exposition qui lui est consacrée dans cette nouvelle édition de Visa pour l’image.


Illustration - Le testament de Chris Hondros


Les zones de conflit , c’était la marotte de Chris Hondros. Foin d’exotisme. Dans la veine de Robert Capa ou de Larry Burrows, voulant « voir le monde en contrastes » , et expliquer les contrastes à travers ses images, non sans capter des « éclairs d’humanité » . Nombre d’images de cette exposition sont violentes, âpres, douloureuses. Pas forcément de la belle image. Elles disent la volonté de ces quelques reporters emportés par le besoin d’informer. En plans rapprochés, ici ou là. Ça coûte. Des images qui sont légendées, datées, le long d’une dizaine d’années. Jusqu’au 20 avril 2011. En l’occurrence, ce jour-là, Hondros cadre une rue de Tripoli. Et légende : « Lors d’un combat en zone urbaine, un rebelle jette un pneu en flammes dans une pièce où des soldats des forces loyalistes s’étaient installés. » Ce même jour, à Tripoli, Chris Hondros y a laissé sa vie.
Chris Hondros, Testament, Hôtel Pams, Perpignan, jusqu’au 14 septembre.


Illustration - Le testament de Chris Hondros

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