Selon l’INC, le pouvoir d’achat a chuté de 4 % en cinq ans

Lou-Eve Popper  • 25 septembre 2014 abonné·es
Selon l’INC, le pouvoir d’achat a chuté de 4 % en cinq ans
© Photo: JONAS HAMERS / BELGA MAG / BELGA/AFP

Depuis cinq ans , les gouvernements de Nicolas Sarkozy et ceux de François Hollande nous expliquent, avec une égale constance dans l’argumentation, qu’ils ne mènent aucunement une politique d’austérité. Pour qu’il y ait austérité, il faudrait qu’il y ait baisse des salaires. Une étude publiée par 60 millions de consommateurs met à mal cet argument. Certes, montre-t-elle, les salaires ont progressé depuis le déclenchement de la crise, mais leur légère augmentation n’a pas empêché le pouvoir d’achat de chuter de 4 %. Entre 2009 et 2014, le budget des ménages s’est en effet réduit d’environ 1 500 euros. Selon cette étude, le revenu annuel moyen par ménage (incluant les salaires, le patrimoine et les prestations sociales et déduisant les impôts et les cotisations sociales) a bien augmenté de 2,9 % sur la période. Mais dans le même temps, soulignent les économistes de l’Institut national de la consommation (INC), les prix ont augmenté plus rapidement, de 6,9 %.

Cette hausse des prix , précise le magazine 60 millions de consommateurs , est particulièrement visible pour ce qui concerne les dépenses liées au logement et à la voiture. C’est pourquoi les ménages ont de moins en moins de prise sur leur situation budgétaire puisque ces dépenses sont dites « contraintes ». Mais ces dernières ne sont pas les seules qui frappent durement les ménages. D’autres dépenses, dites cette fois « arbitrables », augmentent elles aussi comme le prix du tabac, de la restauration ou encore de la viande.

Illustration - Selon l'INC, le pouvoir d'achat a chuté de 4 % en cinq ans

La hausse des salaires n’a donc pas suffi à rehausser le pouvoir d’achat des Français depuis le début de la crise. D’autant plus que tous les ménages ne sont pas égaux face à certaines augmentations. « Si la hausse des carburants a frappé indifféremment toutes les catégories de ménages » , d’autres dépenses affectent plus lourdement certaines catégories sociales, note le mensuel de l’INC. Par exemple, « la hausse des loyers affecte évidemment plus les personnes seules et les familles monoparentales » . D’un autre côté, précise l’économiste de l’INC Emmanuel Masset-Denèvre, « le tabac rogne plus le pouvoir d’achat des jeunes ayant de faibles ressources, des employés ou des ouvriers » . Enfin, ce sont les personnes âgées de plus de 75 ans qui subissent le plus durement la hausse du prix de l’électricité, du gaz ou encore du fioul domestique. L’étude de l’INC confirme que les ménages les plus fragiles financièrement et/ou qui sont le moins susceptibles de voir leurs revenus augmenter sont en même temps ceux qui sont subissent le plus frontalement l’inflation.

Économie
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