Daniel Mermet : « Il y a une légitimité à faire entendre une autre voix »

Daniel Mermet précise les contours de la renaissance de « Là-bas si j’y suis » sur le web.

Jean-Claude Renard  • 30 octobre 2014 abonné·es
Daniel Mermet : « Il y a une légitimité à faire entendre une autre voix »
© **« Là-bas si j’y suis »** , à la Maison des métallos, 94, rue Jean-Pierre Timbaud, Paris XIe, vendredi 31 octobre, à partir de 19 h. Photo : Delgoff/Wikimedia Commons

Le projet avance. Doucement, sûrement. Écarté de France Inter, Daniel Mermet entreprend donc la renaissance de « Là-bas si j’y suis » sur Internet. Son éviction avait suscité beaucoup de réactions, de protestations et une pétition, en juillet, rassemblant plus de 170 000 signatures. De quoi rebondir et envisager une suite. Très vite. À la sortie de l’été, l’animateur emblématique avait déjà annoncé une résurrection de son émission, où se retrouveraient « les reportages, les découvertes et les débats de “Là-bas”, comme à la radio, mais aussi en vidéo, en dessins, en photos ».

Ce vendredi 31 octobre, il présente son projet à la Maison des métallos, à Paris, avec le soutien de personnalités comme Clémentine Autain, Frédéric Lordon, Gilles Balbastre, Daniel Schneidermann ou encore Didier Porte. « On n’a pas de business plan, on n’est pas en train de monter une boîte, indique Daniel Mermet, mais de poursuivre le combat. On ne lâche rien. On n’a justement pas envie de prendre notre retraite aujourd’hui devant Zemmour ou Marine ! Pour nous, il s’agit de garder notre identité de “gauche critique” et de présenter un média de gauche. » Objectif avoué : réunir 20 000 abonnés au prix de 60 euros annuels. Daniel Mermet vise une dizaine de salariés pour mener à bien son idée. Avec optimisme. « Je découvre combien le web est porteur, avec un dynamisme qu’on ne voit nulle part ailleurs. Mais, s’il y a moins, on fera avec ! On progresse par paliers et on enregistre déjà des abonnements. »

Fer de lance d’un site au stade du « work in progress », une matinale baptisée le « Sept-neuf neuf ». « C’est un moment crucial dans la construction de l’opinion. Or, on observe la même ligne éditoriale, sans fausse note, sinon quelques variantes dans la forme. Il y a donc une légitimité à faire entendre une autre voix, à maintenir une diversité, sans se laisser enfermer. » Une matinale qui sera animée de reportages, de chroniques, d’entretiens et d’un billet humoristique. Didier Porte en est déjà. Au moment d’être supprimée sur France Inter, « Là-bas si j’y suis » rassemblait en moyenne 500 000 fidèles chaque jour. Au regard de ces chiffres, la barre des 20 000 abonnés ne semble pas inaccessible.

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