«Madame le président» : La nouvelle cause des députés UMP

Les parlementaires de droite s’ennuyaient-ils à l’Assemblée ?

Scandale ? Dans une tribune parue dans Le Figaro ce vendredi, 142 députés UMP supplient le président de l’Assemblée, Claude Bartolone, de lever la sanction financière qui frappe l’un de leurs collègues. Le député Julien Aubert a été amputé ce mois-ci d’un quart de son indemnité parlementaire – soit un montant de 1 378 euros – pour s’être entêté, le 7 octobre, à appeler la présidente de séance, Sandrine Mazetier, « Madame le président » .

Rappelé à l’ordre par cette dernière, Julien Aubert avait persisté dans son refus de féminiser la fonction, arguant que l’expression « Madame la présidente » était une erreur de langage.

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Indignés, les députés UMP se sont emparés de l’affaire. À les en croire, l’avenir même de la langue française serait menacé.

« [Cette] sanction [est] d’autant plus intolérable qu’elle punit l’usage correct de la langue française. […] En effet, comme l’a fait remarquer le député Julien Aubert, en français, “la présidente” désigne la femme du président. »

Une pirouette misogyne consistant à s’appuyer non pas sur la féminisation des fonctions, en vigueur à l’Assemblée nationale, mais sur la position de l’Académie française, qui refuse depuis des années la féminisation des noms.
Les députés UMP se sont rangés du côté des immortels, dont la position n’a rien de surprenant : seuls cinq membres de l’Académie française sur quarante sont des femmes.

Et les parlementaires de s’indigner : « Faudra-t-il dire aussi demain dans nos débats, sous peine de sanctions : “procureure”, “rapporteure”, “défenseure”, “professeure”? L’effroyable sonorité de ces mots n’exprime-t-elle pas assez le martyre que fait subir aux Français l’idéologie de la féminisation à outrance des fonctions, si étrangère à l’une des plus belles langues du monde, forgée par mille ans de civilisation et de culture ? »

À n’en pas douter, les députés UMP ont trouvé là une véritable cause à défendre, assez noble pour qu’ils puissent y consacrer une part de leur précieux temps.