CGT : Thierry Lepaon est sur le départ

Cela ne fait aucun doute au siège de la confédération : Thierry Lepaon, secrétaire général de la CGT, doit partir. Des noms circulent pour lui trouver un remplaçant.

Thierry Brun  • 4 décembre 2014
Partager :
CGT : Thierry Lepaon est sur le départ
© Photo: NICOLAS TUCAT / AFP

Des noms pour remplacer Thierry Lepaon , l’actuel secrétaire général de la CGT circulent déjà, selon nos sources. Celui de Philippe Martinez , secrétaire général de la fédération de la métallurgie (FTM-CGT) (lire dans Libération ici, dans Le Figaro ici et dans Les Echos ici), est le nom le plus fréquemment cité par certains membres du bureau confédéral, avec celui de Sophie Binet , secrétaire nationale de l’Union générale des ingénieurs, cadres et techniciens (Ugict-CGT).

« Il n’y a pas de précipitation sur un nom. Les militants veulent prendre la parole pour trouver des solutions, car en réalité nous n’avons pas résolu la crise interne survenue au moment de la désignation du successeur de Bernard Thibault » , tempère un cadre de la confédération que nous avons contacté mercredi. Cependant, la bataille a déjà commencé autour d’un successeur, ravivant ainsi les tensions internes à la CGT entre les différents courants.

Lâché par le bureau confédéral, une direction resserrée de 10 personnes (Eric Aubin, Marie-Laurence Bertrand, Sophie Binet, Eric Lafont, Philippe Lattaud, Agnès Le Bot, Thierry Lepaon, Valérie Lesage, Agnès Naton et Mohammed Oussedik) , le sort de Thierry Lepaon est en discussion lors de réunions qui se tiennent ce jeudi 4 décembre et demain. Le 5 décembre, une réunion du bureau confédéral doit se tenir dans la foulée du précédent, au cours duquel le secrétaire général a été mis en minorité après la publication des éléments concernant la prime de départ touchée par Thierry Lepaon avant d’accéder au poste de secrétaire général en 2013.

Suite à l’affaire de l’appartement de fonction, dont les travaux ont été chiffré à 105 000 euros, et à celle concernant le bureau du secrétaire général (62 000 euros), la commission financière de contrôle devra faire « un point d’étape » sur l’enquête qu’elle conduit sur « les dépenses de la confédération » lors d’une commission exécutive confédérale qui se réunira mardi 9 décembre. Elle examinera aussi la question des indemnités de départ de Thierry Lepaon.

L’affaire des indemnités a accéléré la crise interne et les manœuvres entre les différents courants. « Cela ne passe pas. Ces pratiques ne sont pas conformes à l’éthique syndicale. Il faut qu’il parte » , assure un cadre de la confédération, qui ajoute : « Il a fixé lui-même ses indemnités de départ versées par la CGT Basse-Normandie, et la somme dépasse de loin les 30 000 euros. Nos informations indiquent que cela dépasserait les 100 000 euros » .

L’opposition à Thierry Lepaon s’est renforcée depuis les récentes révélations de L’Express  : « Cela promet d’être violent lors du prochain comité central national » , le « parlement » de la CGT, prévoit un cadre de la confédération. Selon lui, des dirigeants accusent Thierry Lepaon d’avoir « mis à mal les valeurs de la CGT » et d’avoir conduit « à l’échec la réorganisation des structures et ainsi que son action pour donner du contenu aux orientations syndicales. Thierry Lepaon n’a pas su affirmer une ligne cohérente pour la CGT » , critique des cadres de la confédération.

Travail
Temps de lecture : 3 minutes
Soutenez Politis, faites un don.

Chaque jour, Politis donne une voix à celles et ceux qui ne l’ont pas, pour favoriser des prises de conscience politiques et le débat d’idées, par ses enquêtes, reportages et analyses. Parce que chez Politis, on pense que l’émancipation de chacun·e et la vitalité de notre démocratie dépendent (aussi) d’une information libre et indépendante.

Faire Un Don

Pour aller plus loin…