Le pari numérique d’Alter éco

Le mensuel de décryptage crée son hebdo en ligne. En jeu : un élargissement du lectorat.

Jean-Claude Renard  • 4 décembre 2014 abonné·es
Le pari numérique d’Alter éco

Impôts, chômage, sécu… En novembre, le magazine Alternatives économiques proposait un dossier articulé autour des « vrais fraudeurs », où l’on observait combien « la fraude des pauvres est une pauvre fraude », quand le discours politique porte aujourd’hui beaucoup sur le contrôle des tricheurs aux allocations-chômage ou au RSA. « Les principaux enjeux financiers se situent cependant du côté des riches et des entreprises, qui pratiquent à grande échelle les fraudes fiscale et sociale. »

Le mois précédent, un hors-série se concentrait sur les chiffres de 2015, pour « décrypter les grands mouvements de fond de l’économie et de la société », à travers 30 fiches et 200 cartes et graphiques commentés. Le décryptage de l’économie, c’est le credo du mensuel, qui entend donner à comprendre ses mécanismes. Aujourd’hui, en proposant une nouvelle publication 100 % numérique, il ajoute une corde à son arc : Alterecoplus.fr. Une édition hebdomadaire adossée aux publications papier, partagées entre le mensuel, les hors-séries, le trimestriel Alternatives internationales et la revue, également trimestrielle, l’Économie politique. Avec Alterecoplus, il s’agit de proposer, pour Laurent Jeanneau, rédacteur en chef, « un suivi réactif de l’actualité économique, sociale et internationale, en utilisant au maximum les nouveaux outils et supports numériques », comme la création d’infographies animées. L’hebdo numérique veut se distinguer du mensuel avec des contenus inédits, plus courts, jouant sur l’image, le son et l’interactivité, avec la même volonté de mettre en perspective les faits et le recul critique.

Avec cette version en ligne, conçue pour ordinateurs, smartphones et tablettes, ayant bénéficié du fonds de financement Google, Alternatives économiques passe ainsi au bimédia. C’est un pari sur l’avenir, dans un contexte difficile pour la presse écrite. Pour Camille Dorival, directrice générale, il convient « de tenter des choses, de gagner de nouveaux lecteurs en offrant un complément de lecture, dans une autre temporalité ». Objectif avoué : 12 000 abonnés d’ici à deux ans (le mensuel en compte aujourd’hui 65 000, contre 85 000 en 2012). Un hebdomadaire qui compte s’appuyer sur l’équipe rédactionnelle des magazines papier, quatre nouveaux journalistes et une infographiste supplémentaire, auxquels vont s’ajouter des chroniqueurs réguliers, comme Pascal Canfin ou Évelyne Serverin. Prix de l’abonnement : 60 euros par an, et 30 euros pour les abonnés au mensuel.

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