Bonne année

Un édile essonnais, pris de fièvre porcine, a donc refusé qu’un bébé rom mort du syndrome de la mort subite du nourrisson soit inhumé dans sa commune [^2]. L’apprenant, d’éminentes personnalités « socialistes » ont vivement réagi. Laurence Rossignol, secrétaire d’État à la Famille, a ainsi tweeté : « Perdre un bébé est un chagrin universel. Se voir refuser, pour lui, une sépulture est une inhumaine humiliation. » Puis Manuel Valls, Premier ministre, a considéré (sur Twitter itou) qu’il y avait là, je cite toujours, « une injure à ce qu’est la France ». Et, bien sûr, ces deux réactions, parmi quelques autres émanées du même parti, doivent être regardées pour ce qu’elles sont : l’expression d’un seul et même foutage de gueule, discrètement obscène – et puis non, tiens, pas si discrètement que ça, maintenant que j’y pense.

Car, en effet – je suis bien certain que tu ne l’as pas oublié, nonobstant que tu as peut-être libationné à l’excès –, ce Manuel Valls est le même – j’ai vérifié, dans une difficultueuse enquête moustachue – qui avait déploré que les Roms aient des « modes de vie » trop différents des nôtres – à nous qui sommes né(e) s blanc(he)s dans l’immédiate proximité culturelle de Saint-Pourçain-sur-Sioule (Allier) – et qui entraient forcément « e n confrontation  » avec nos us and coutumes made in Frankreich, pour tirer de cette constatation la leçon qu’ils – les Roms, donc – avaient « v ocation à retourner en Roumanie  » ou au Kosovo, rentre chez toi, Leonarda, laisse la France aux Françousques.

Or, de tels propos – outre qu’ils sont une gravissime injure à ce qu’est la gauche, mais ce n’est pas non plus comme si le mec en était, dans cette matière particulière, à son coup d’essai – entrent (pile) dans la catégorie de ceux qui entretiennent dans l’époque – d’après la Commission nationale consultative des droits de l’homme (CNCDH), qui n’est pas exactement un repaire de pierretevanianistes – le climat dégueulasse où la haine romophobe s’épanouit à l’égal de celle des musulman(e)s – liste non exhaustive –, jusqu’à culminer finalement dans les extrémités comme celles d’un immonde refus d’inhumer un bébé.

De sorte qu’en vérité M. Valls a nourri de sa logorrhée l’état d’esprit même – et la décomplexion – dont il prétend désormais déplorer les effets. Mais, de cela, Mme Rossignol ne s’est, qu’on sache, guère offusquée : elle s’est plutôt accommodée d’être au gouvernement d’un gars qui se plaît à flatter les phobies d’un temps si glauque que j’hésite pour de bon à te souhaiter une bonne année, tant je prévois qu’elle sera pénible – mais allez, tiens, puisque c’est toi, je vais faire un effort de titraille…

[^2]: Le bébé a finalement été inhumé à Wissous (Essonne), dont le maire se gargarise d’avoir fait preuve là d’« humanité » – et la presse dominante, gentiment, fait mine d’oublier les vomissures islamophobes qu’il avait pris le pli de relayer sur les réseaux sociaux…