Une veillée de soutien aux victimes
Une veillée a eu lieu hier soir en hommage aux victimes de l’attentat de Charlie Hebdo. Dans les locaux de Mediapart, une quarantaine de journalistes se sont réunis pour affirmer leur solidarité. [Vidéos]
Animée par Edwy Plenel et Frédéric Bonnaud, la veillée funèbre a été l’occasion d’une prise de parole de nombreux responsables de journaux imprimés ou en ligne qui avaient répondu à l’invitation de Médiapart.
Denis Sieffert a rappelé pourquoi la présence de Politis lui était immédiatement parue évidente: «Pour exprimer notre émotion, notre indignation, et notre solidarité, bien sûr, mais peut-être plus encore parce que nous avons eu parfois avec Charlie Hebdo d’âpres débats sur certains sujets comme la question religieuse, mais confraternels, sans hostilité et toujours féconds.»
Denis Sieffert a cependant avoué une certaine inquiétude sur les risques de détérioration du climat dans le pays à la suite de ce drame.
Dans le même esprit, Xavier De La Porte (Rue 89) a estimé qu’il faut lutter contre «l’injonction à la désolidarisation» qui risquait d’être faite aux musulmans. Il a insisté sur la nécessité, une fois le deuil passé, de continuer à débattre.
Patrick Apel-Muller (L’Humanité), Daniel Schneidermann (Arrêt sur images), Bruno Delport (Radio nova), Roger Martelli (Regards), Jean-Pierre Perrin (Libération), Stéphane Durand-Souffland (le Figaro), Hervé Kempf (Reporterre), Ivan du Roy (Basta) ont notamment exprimé leur solidarité, répondant à l’appel d’Edwy Plenel à défendre «une cause commune».
Aux cotés des journalistes, plusieurs personnalités engagées dans la défense des libertés ont pris la parole. Christine Lazerges, présidente de la commission nationale consultative des droits de l’homme, et Jean-Pierre Dubois, président d’honneur de la Ligue des droits de l’Homme, ont redouté une dérive sécuritaire. «Pas de Patriot Act» à la française, ont-ils affirmé.
Il était près de 23h lorsque Sonia Kronlund (France culture) a apporté en quelque sorte le mot de la fin de cette veillée, rappelant les propos du ministre norvégien, Jens Stoltenberg, après les attentats d’Oslo et de l’île de l’Utoya : «Nous allons punir le(s) coupable(s). La punition, ce sera plus de générosité, plus de tolérance, plus de démocratie.»
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