Sus au CSA ! (« À flux détendu »)

Ce CSA si gentil d’habitude a affirmé que le direct pendant des heures et la qualité de l’information ne vont pas toujours de pair.

Christophe Kantcheff  • 26 février 2015
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Sus au CSA ! (« À flux détendu »)

Tout un chacun a pu constater qu’entre le 7 et le 9 janvier, période des attentats à Paris et en région parisienne, l’information donnée par les chaînes de télévision et de radio a toujours été marquée au sceau de la rigueur. Pas d’approximation, aucune dérive, rien que du professionnalisme. Comme l’ont dit d’eux-mêmes, le 18 février, les directeurs des rédactions de 14 médias, dans une lettre très énervée : «  [Nos] médias sont conscients de leurs responsabilités. Ils se sont interrogés sans relâche, pendant et après les événements. » Mais alors, quel est l’objet de leur courroux ? Le Conseil supérieur de l’audiovisuel (CSA) ! Oui, ce CSA si gentil d’habitude, si peu prompt à formuler la moindre remontrance, a, quelques jours plus tôt, distribué les mises en garde et les mises en demeure au motif, pour résumer, que le direct pendant des heures et la qualité de l’information ne vont pas toujours de pair. Une hérésie ! « Sous le coup de ces sanctions, comment continuer à informer ?, écrivent le plus sérieusement du monde les chefs des rédactions des médias concernés. Nous considérons que la décision du CSA porte en germe le danger d’une alternative : se censurer ou se voir sanctionné. Cette décision doit donc interpeller les pouvoirs publics, garants de la démocratie dont la liberté d’expression est le fondement. » Restons calmes. Ces « sanctions », pour l’heure, ne sont que des avertissements. Et interrogeons-nous « sans relâche »  : le rôle de « la quasi-totalité des radios et télévisions françaises publiques et privées » est-il de s’imiter, c’est-à-dire en l’occurrence de s’aligner sur les chaînes d’info continue ? Leur rôle est-il de faire risquer la vie à des personnes en indiquant leur position quand celles-ci tentent de se soustraire à des terroristes ? L’objectif est-il d’aller aussi vite que les réseaux sociaux, dont on sait la fiabilité en matière d’information ?

Culture
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