« Un amour (roman) », de Richard Copans : Oh les beaux jours !

Dans Un amour (roman), Richard Copans raconte l’histoire de ses parents.

Christophe Kantcheff  • 26 mars 2015 abonné·es

Roman familial : l’expression, aux résonances psychanalytiques, suggère une reconstruction de l’histoire de la famille. C’est exactement ce à quoi procède Richard Copans dans son nouveau long métrage, au titre indicatif : Un amour (roman). Il y a dix ans, dans Racines, le cinéaste partait sur la piste des parents de son père, juifs lituaniens ayant émigré aux États-Unis au début du XXe siècle. Aujourd’hui, il retrace l’histoire d’amour de son père, l’Américain Sim Copans, et de sa mère, Lucienne, originaire de Soissons et installée à Paris, en rupture avec sa famille, qui lui avait interdit de faire des études.

A priori, rien ne semblait destiner ces deux jeunes gens à tomber dans les bras l’un de l’autre. La distance géographique d’abord. Mais Sim, dès son premier voyage en France, durant ses études, s’est senti attaché à ce pays. Et Sim et Lucienne ont la fibre militante. C’est à Chartres, lors d’une visite organisée par une association du Front populaire, qu’ils se rencontrent devant la cathédrale. Ils soutiennent alors tous les deux les républicains espagnols. Ils ne se quitteront plus. Pour raconter cet amour, Richard Copans a multiplié les fils narratifs. Il a puisé dans les photos et les lettres. Il a rencontré des témoins qui font le lien entre le passé et le présent – une femme rabbin, un employé du cimetière américain en Normandie… Avec peu, une lampe de poche et un mannequin par exemple, il suggère certaines scènes intimes. Surtout, il a demandé à la romancière Marie Nimier de laisser courir son imagination à partir des éléments qu’il pouvait lui donner. Même si le texte de cette dernière, lu par Dominique Blanc, montre parfois une trop grande joliesse « littéraire », ce foisonnement narratif donne du relief à ce bel amour traversé par la Seconde Guerre mondiale, la politique et la foi en un avenir meilleur.

Cinéma
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