Trois banques françaises se retirent d’un projet de mine menaçant la Grande Barrière de corail

Erwan Manac'h  • 8 avril 2015 abonné·es
Trois banques françaises se retirent d’un projet de mine menaçant la Grande Barrière de corail
© Photo : NICOLAS MOLLO / AFP

C’est une victoire symbolique pour les défenseurs de l’environnement : 3 banques françaises – BNP Paribas, Crédit agricole et Société générale – ont annoncé ce mercredi, par l’intermédiaire de l’association des Amis de la Terre, leur décision de se retirer du montage financier du projet de mines de charbon dans le bassin de Galilée, dans le nord-est de l’Australie.

Le projet Alpha Coal, lourd en émissions de gaz à effet de serre, prévoit l’installation d’une mine de 60 000 hectares dans une région littorale. La pollution des eaux menacerait directement l’écosystème de la Grande Barrière de corail, déjà fragilisée par l’acidification des océans résultant de l’excès de CO2 dans l’atmosphère. D’autant que cette région du bassin de Galilée, chargée en charbon, est visée par 9 projets de mines gigantesques.

« L’ensemble des projets forment la deuxième plus grande zone de développement possible des énergies fossiles au monde et émettraient chaque année presque autant de CO2 que l’Allemagne, sixième pays émetteur de CO2 au monde » , se félicitent mercredi Les Amis de la Terre.

C’est le succès d’une stratégie des associations de préservation de l’environnement, qui ont multiplié leurs pressions pour mettre les banques françaises face à leurs responsabilités, dans le financement « d’une des principales énergies responsables du réchauffement de la planète » . Elles ont notamment fait jouer les adhérents de ces organismes financiers, par l’intermédiaire d’un site internet dédié : jechangedebanque.eu

Les Amis de la Terre dénoncent toutefois une augmentation de 218 % des financements des banques françaises dans le secteur du charbon entre 2005 et 2013. La BNP Paribas et de la Société générale figurent aux 5e et 7e rangs des banques engagées dans les projets charbonniers dans le monde.

La campagne se poursuit donc sur le financement de ces grands projets polluants. Huit autres banques internationales s’étaient déjà engagées à ne pas financer l’extension du port d’Abbot Point, chantier d’infrastructures adossé au projet minier. Il menace lui aussi directement la barrière de corail.

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